jeudi 20 novembre 2025

La Sorcière

 

La Sorcière

« La Sorcière » est le premier livre de Camilla Läckberg que j’ai lu. Le 15 octobre 2022, j’avais écrit le commentaire suivant sur un réseau social consacré à la lecture et à la critique littéraire :

« Elin i Horsnäs et Märet Jonsdotter... Ces deux noms ne disent pas grand-chose aux lecteurs d'aujourd'hui. Ce sont ceux de deux femmes accusées de sorcellerie au XVIIème siècle en Suède (et bien sûr exécutées de façon barbare). Ces deux femmes réelles deviennent une seule, Elin Jonsdotter, la sorcière du livre de Camilla Läckberg. Même si j'ai aimé le livre, j'ai eu du mal à voir où l'autrice voulait en venir car elle découpe et présente ses histoires de manière un peu décousue. Nous avons en parallèle le retour de Marie Walls dans son bourg natal et la résurrection d'un fait divers auquel elle a été liée trente ans auparavant. L'actrice hollywoodienne s'était accusée du meurtre de la petite Stella, 4 ans, avec son amie Helen. Revenue en Suède, l'histoire recommence : Nea, 4 ans meurt également. Tous les yeux se tournent donc vers Marie et Helen qui avaient 13 ans à l'époque de leurs aveux... Puis, nous avons l'histoire de réfugiés syriens qui vivent non loin. Il n'est pas difficile de comprendre qu'ils vont servir de boucs émissaires avec toutes les histoires de racisme (et ça, c'est un thème déjà vu). On a aussi le quotidien "gnan-gnan" du couple Erica (l'écrivain qui se prend pour détective privé) et Patrick (son mari policier). On a aussi droit aux préparations du mariage de Kristina, la mère de Patrick, les mystères qui tournent autour de la sœur d'Erica, Anna (enceinte jusqu'aux yeux). On a l'idylle entre Sam (fils d'Helen et de son mari James, un affreux militaire) et Jessie (la fille mal aimée de Marie). Avec cela, il y a toute une bande d'adolescents affreux et harceleurs. Et puis, il y a l'histoire de Elin, entre 1671 et 1672. Toutes ces histoires se succèdent, coupées les unes par les autres. A part les petites histoires gentillettes liées à Erica, tout se passe mal : Elin sera exécutée, il y aura un massacre parmi les jeunes (inspiré d'un fait divers d'actualité en Suède en 2015), des histoires d'amour entre personnes du même sexe contrariés. L'autrice fait feu de tout bois et écrit un roman méli-mélo. C'est sympathique, mais en même temps, cette véritable sorcière semble arriver comme un cheveu sur la soupe. On a du mal à comprendre que le livre tourne autour des chasses aux sorcières (homosexualité, immigration, présumés coupables...) mais finalement, à force, le lecteur trouve lui-même sa conclusion. Le livre n'est pas trop mal au final. J'ai moins apprécié le long texte qui suit le roman (tous les remerciements et les cirages de bottes au passage afin que ce livre soit publié). Mais cela, on n'est pas obligé de le lire. » C’était il y a trois ans. Depuis, j’ai relu « La Sorcière ». A l’époque, j’étais tombée sur l’ouvrage et je n’avais pas idée qu’il s’agissait de l’un des épisodes d’une série, celle des aventures d’Erika Falk et de Patrik Hedström. Quand on prend en cours leur existence fictive sans avoir le contexte, les débuts, le passé, on peut trouver leur quotidien bien mièvre, voire sans queue ni tête. Alors, pour bien comprendre les personnages récurrents, il vaut mieux commencer par le début, soit « La Princesse des glaces ». Le lecteur les découvre peu à peu dans chaque livre. Il a le temps de se mettre dans l’ambiance. Il peut même trouver attachants ces héros ordinaires et par conséquent très humains. Dans « La Sorcière », Erika élève Anton et Noël, ses jumeaux en bas âge (donc terribles) et Maja son aînée qui se responsabilise. Kristina, la belle-mère insupportable a trouvé l’homme de sa vie en Gunnar et elle l’épouse. Le jour de la cérémonie, Dan (l’ex d’Erika) se marie enfin avec Anna (la sœur d’Erika). Si on ne lit pas l’histoire récurrente dès le début, on ne sait pas qu’Anna a tué son ex-époux Lukas qui la battait et menaçait ses enfants (et n’a pas été inculpée car c’était de la légitime défense). On ignore qu’elle a vécu l’enfer de la dépression à cause de ça, que Dan l’a sauvée avec son amour mais qu’elle y est retombée direct après un grave accident de voiture qui l’a grièvement blessée et qui a tué le nouveau-né qu’elle avait eu avec Dan. Un peu compliqué mais quand ils se marient, c’est le bonheur retrouvé. Avec tous ces renseignements, le lecteur comprend les émotions. Et comme l’auteure a donné un visage, une vie, des sentiments à tous les membres du commissariat, si on lit toute la série du début jusqu’à la fin, on les voit évoluer et on partage leurs points de vue et leur émotivité. Pour le reste, mon commentaire sera identique et tel que je l’ai écrit trois ans auparavant. Et je suis toujours d’accord avec ma dernière phrase : ne pas lire les remerciements de l’auteure à tous les gens qui l’ont aidée et à ses éditeurs. Il n’y a pas qu’elle à le faire. D’autres femmes publiées se répandent en compliments qui n’intéressent pas forcément le lecteur (en tout cas, moi, ça ne me concerne pas et je ne lis plus ce genre de choses).

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Cours complet de chiromancie

Journal d'un vampire : Le Royaume des ombres

Le Royaume des ombres Elena, Matt et Damon s’enfuient à bord de la Porsche rouge vif. La police recherche Matt à la suite des accusation...