mercredi 5 mars 2025

Poisson d'avril ! C'est San-Antonio !

Poisson d’avril ou la vie sexuelle de Lili Pute


 

Jusqu’à présent, je n’avais jamais encore lu de livre de Frédéric Dard. Mais tout finit par arriver. J’ai pris dans une boîte à livres le seul roman disponible qui trainait. C’était un San-Antonio au titre très éloquent. D’abord, j’ai hésité parce que forcément, avec un intitulé pareil, on ne peut pas s’attendre à quelque chose de sérieux. Si le lecteur pense que tout tourne autour de la sexualité, il a absolument raison. Alors, même si les thématiques ne m’intéressent pas, j’ai tenté l’aventure, afin de rencontrer les célèbres personnages qui ont fasciné le public pendant un demi-siècle. San Antonio, Bérurier, Marie-Marie et les autres… Pour moi, c’était l’occasion de découvrir un mythe des années 1950-1960-1970-1980-1990-2000 qui se présentait. Pour commencer, l’intrigue est bien mince. Li, une jeune Chinoise débute sa vie dans la prostitution et en fait son art. Elle devient tueuse à gages pour une organisation criminelle. Comment s’y prend-elle pour éliminer ses victimes qui sont principalement des hommes d’un certain âge ? A part les poisons, les armes à feu qu’elle maîtrise, elle utilise le sexe à la perfection. Ceux qu’elle assassine meurent dans le plaisir et la volupté totale. Or, Li Pût devenue « Lili Pute » tombe amoureuse du commissaire San-Antonio. Quelle erreur ! Même si elle l’ensorcèle et en fait son esclave sexuel, elle ne peut empêcher Berurier et ses acolytes de venir chercher leur chef pour le tirer de ses griffes. Non seulement le commissaire se réveille de sa torpeur mais il parvient à déjouer l’assassinat d’un haut dirigeant américain. La pauvre Li perd son amant préféré, manque sa cible, perd son contrat. Et ça se termine là, avec des regrets éternels et une carte postale où elle fait comprendre à San-Antonio qu’elle l’aime toujours… Rien de fondamental ! Je me dis que je suis tombée sur l’un des 175 titres le moins exceptionnel et que les autres sont peut-être mieux que celui-ci. Pour avoir une opinion complète, il vaudrait mieux lire l’intégrale. Mais pour le moment, je n’ai pas envie d’acheter toute la collection signée par Frédéric Dard. Le « Poisson d’avril » ne me motive pas assez pour faire de moi une lectrice assidue de cet auteur. Je n’ai pas vraiment apprécié son humour particulier. Certes, il réalise le tour de force de créer des néologismes, des images, des métaphores parfois drôles. Mais presque tout semble reposer sur la sexualité. Presque à toutes les pages, ici, le commissaire passe son temps à… Devinez quoi ? à fréquenter Li. Visiblement, Frédéric Dard s’amuse beaucoup à inventer des mots, créant ainsi une sorte de « Kâmasûtra » à lui. Dans toutes les positions, partout, n’importe comment, le couple ne fait que ça. C’est lassant, répétitif, lourd. Mais l’auteur parvient à parler de la même chose de diverses façons plus ou moins vulgaires. Par ailleurs, le texte est bourré de clichés sexistes, racistes, xénophobes. L’image de la femme en prend un sacré coup. Cela vole bas, c’est avilissant. Vantardise, grossièreté et machisme se mêlent à la bêtise. Mais ce n’est pas la faute de l’auteur. Il ne fait que rapporter le reflet de la société d’une autre époque révolue. En effet, les années 1950, 1960 et surtout les années 1970 étaient ainsi. Il est facile de comprendre pourquoi la série des San-Antonio a eu beaucoup de succès. Tous les pervers du passé ont adoré. Tous les pervers du présent adorent. Tous les pervers du futur adoreront. Lire du « San-Antonio » passe pour une lecture culturelle, témoignage d’une certaine époque. La bonne excuse pour lire du porno… Même Frédéric Dard a voulu prendre ses distances avec le commissaire qu’il avait créé. Il voulait écrire autre chose. Mais on ne tue pas la poule aux œufs d’or : le personnage a été le plus fort. C’est lui qui a apporté le succès à son créateur. C’est grâce à lui que tout le monde connaît le sympathique Frédéric Dard. Maintenant, moi aussi, je sais qui est ce fameux commissaire. Franchement, je n’ai pas été séduite. Dommage.

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