dimanche 23 mars 2025

Meurtres sur le glacier

Qui n’a jamais rêvé de recevoir un héritage de la part d’un oncle d’Amérique ? Cette surprise inespérée arrive à Julian Cuccurell, un entrepreneur barcelonais, personnage du livre de Cristian Pefumo, « Meurtres sur le glacier ». Si l’on s’en tient au titre, le rêve va virer au cauchemar quelque part ailleurs car il n’y a pas de glaciers à Barcelone, là où commence l’histoire. Julian vit avec Anna qu’il aime depuis plus de deux ans. Quand l’attitude de sa compagne change, il la suspecte et la suit un soir où elle prétend sortir avec une copine. Il découvre avec tristesse qu’Anna le trompe avec Rosario, une belle Argentine. Perturbé, il rentre chez lui. Le lendemain est pire : Anna le quitte pour vivre son amour avec une autre femme. Le moral de Julian en prend un coup. C’est à ce moment-là qu’un notaire le contacte. Là, il apprend l’existence d’un oncle dont il n’avait jamais entendu parler avant. Fernando Cuccurell décédé depuis quatre mois lui lègue ses biens, à savoir un terrain en Patagonie. Sous le coup de l’émotion due à sa séparation amoureuse, il décide de prendre le premier vol pour l’Argentine. Il y va pour vendre le terrain qui vaut très cher et pour mettre un peu de distance avec Anna. Tout cela contre l’avis de ses parents qui lui demandent de l’attendre, ce qu’il ne fait pas. En Amérique du Sud, Julian découvre qu’il n’a pas seulement reçu un terrain de grande valeur mais également un hôtel. A partir de là, tout n’est que mystères. Il y a un cadavre dans le bâtiment que Fernando a abandonné deux ans après son ouverture. Le défunt est mort depuis trente ans. Il porte une chevalière avec une tête de loup, tout comme deux autres cadavres congelés retrouvés deux ans auparavant dans un glacier. Julien ne comprend pas. Il essaie de mener l’enquête au village où règne l’omerta. Curieux, il veut en savoir plus et personne ne veut l’aider. Mieux, il reçoit une lettre de menace pour l’inviter à arrêter de fouiner. Entre deux, il visite le coin et en tombe amoureux. Mais quand les choses dégénèrent, il repart en Espagne pour en savoir plus. Laura Badia, une policière mise sur la touche et enquêtrice occasionnelle l’accompagne aussi. Cette femme de caractère mène l’enquête afin d’écrire un livre. Les soupçons se portent sur le défunt Fernando qui habitait à Barcelone. Il aurait tué quatre personnes afin de se venger. « Meurtres sur le glacier » est bien une histoire de règlement de comptes.


 

Le récit alterne le passé et le présent. Parfois, Julian est le narrateur. Il prend la parole. Il y a aussi l’histoire vue par un narrateur omniscient lorsqu’il s’agit de ce qui est arrivé précédemment. Les trois défunts appartenaient tous au même village Catalan et fréquentaient le même lycée. Ils faisaient partie d’une confrérie secrète qui apparaissait comme un simple club d’adolescents dont le passe-temps consistait à payer les services d’une stripteaseuse. En réalité, ils reprenaient le modus vivendi d’une sorte de secte qui prônait le retour de la violence : l’homme est un loup qui peut tuer, violer et laisser libre à tous ses instincts. Quatre fils de notables dont Pep Codina devient le leader, se prennent au jeu. Ils harcèlent l’un de leurs camarades de classe qu’ils surnomment « Princesse » en raison de ses traits fins quand ils ne l’appellent pas simplement par son nom de famille « Cuccurell ». En bref, aux humiliations quotidiennes, s’ajoute l’innommable. Les quatre jeunes violent à tour de rôle Cuccurell et veulent forcer d’autres membres de la confrérie à le faire (sans succès). Plus tard, les quatre s’attaquent à Merixell, une jeune femme de 22 ans et la violent. Même si celle-ci a le courage de dénoncer ceux qui ont détruit sa vie, rien n’arrive. Les fils de riches sont protégés. La victime a tort. Le temps passe. Tous deviennent adultes. Cuccurell a grandi. Il revient dans son village voir les siens avec sa femme et son très jeune fils. Alors qu’il est assis à la table d’un café, Pep Codina vient le menacer, s’en prend à l’épouse, l’humilie. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Violé dans le passé, piétiné, Cuccurell en a assez. Malgré les années, rien n’a changé. Il reste le « faible » incapable de se défendre, celui qui n’a pas parlé et qui a tenté d’enfouir son traumatisme. Il faut en finir. Le soir de sa rencontre désagréable, il part à la recherche de son harceleur et le poignarde au coin d’une rue. Bon débarras puisque Codina meurt. Seulement, Cuccurell doit se sauver avec sa famille. Il part en Argentine et y reste jusqu’au moment où les trois autres membres du club des loups l’y retrouvent. L’auteur fait croire au lecteur que le jeune adolescent autrefois persécuté est Fernando Cuccurell. Il n’en est rien. Il ne s’agit pas du tout du bon « Cuccurell ». Ce n’est pas Fernando, mais Miguel, le père de Julian. Voilà pourquoi il y a tant de cachotteries en famille. Julian ignore tout. Et voilà qu’il finit par découvrir les malheurs de ses parents qui se croyaient en sécurité en Patagonie. Fernando a vraiment tué les deux hommes congelés dans le glacier. Mais c’est Consuelo, sa belle-sœur qui a tué l’homme de l’hôtel, un certain Arnau Junque qui l’avait agressée. Résumons : la mère de Julian a planté un coup de couteau dans le ventre d’un agresseur, son père a fait la même chose avec Pep Codina et Fernando a exécuté les deux autres « loups » dans un glacier… Voilà que le pauvre Barcelonais trentenaire se découvre une famille d’assassins ! Et en plus, Laura Badia a tout compris. Que va-t-il se passer ? L’ex policière ne dénoncera personne. De toute façon, les méchants ont bien mérité leur sort. La justice n’a pas aidé les victimes, donc, le silence reste la meilleure solution. Il ne sera pas possible de laver l’honneur du pauvre Fernando à qui son frère a tout pris. A cause de Miguel, il a tué, a été obligé de quitter son hôtel qui était son rêve, a perdu l’usage de ses jambes lors d’un accident de la route alors qu’il devait retrouver les siens à l’aéroport. Il s’est brouillé avec eux et ne les a plus fréquentés à son retour à Barcelone et cela jusqu’à sa mort. En plus, alors qu’il n’a pas tué ces gens qui le méritaient, il porte le chapeau. Il est mort et ne peut plus être poursuivi par la police (tant soit peu que la prescription ne dispenserait pas les coupables). Bref, la mort de Fernando arrange tout le monde. Une fois la vérité découverte, Julian décide enfin ce qu’il veut faire de son héritage. Il repart en Patagonie pour restaurer l’hôtel. Laura retrouve son poste de policière. Tous deux se mettent en couple. Tout est bien qui finit bien.

 

J’ai apprécié le livre qui dépayse. En effet, je n’ai pas l’habitude de lire des histoires qui se situent en Amérique du Sud. Cristian Perfumo fait donc découvrir au lecteur la beauté des glaciers et des paysages majestueux de la Patagonie. On s’y croirait réellement. Il ne nous cache pas les inconvénients de ce paradis sur terre. Pour trouver un médecin, il faut faire plus de 200 km. Dans un tel décor, on a intérêt à avoir une bonne santé. Ceux qui ne pratiquent pas tous les jours la randonnée ou l’escalade doivent s’accrocher. Julian souffre quand il monte sur la montagne. Même s’il est récompensé par une vue de rêve, il n’empêche qu’il est rempli de courbatures. Cristian Perfumo nous évite d’y aller avec ses descriptions détaillées. On compatit avec Julian. Et puis, le suspense est très bien mené. Il y a des rebondissements Il faut vraiment lire ce livre très intéressant !

Quant à moi, je ne vais pas aller en Patagonie pour me promener sur un glacier qui risque de m’engloutir à chaque pas. Non merci ! Mais, ça, on s’en moque !

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