Voici
les comptes-rendus de mes lectures de quelques « Contes Interdits ».
Je les ai publiés sur les réseaux sociaux.
Barbe-Bleue
(Steve Laflamme)
Barbe-Bleue
est un assassin psychopathe venu de Tchécoslovaquie. Il tue de la façon la plus
affreuse possible des femmes pour suivre un rite satanique bien particulier.
C’est ce que découvre une journaliste qui veut écrire un livre sur ce tueur en
série. En même temps, elle est fascinée par cette incarnation du mal qui prend
possession d’elle dans tous les sens du terme. Evidemment, ça se termine très
mal. La fille finit par être possédée. Et les meurtres s’accumulent… Cette
histoire de sadiques ne m’inspire pas et je ne la conseille pas non plus. C’est
trop répugnant.
La
Reine des Neiges (Simon Rousseau)
Elsa
et Anna sont bien présentes dans ce récit qui a une certaine originalité.
L’histoire se passe dans une réserve amérindienne et l’auteur décrit la
maltraitance, les abus, la violence vécue par les populations autochtones.
Hélas, cette partie raconte la réalité. Les jeunes Indiens ont vraiment été
torturés, violentés, humiliés dans les institutions catholiques. La reine des
neiges se venge, les venge. Mais ça reste une histoire de sadiques et je ne la
conseille pas.
Raiponce
(Louis-Pier Sicard)
L’héroïne
est une adolescente aux longs cheveux blonds. Avec deux de ses camarades, elle
visite un orphelinat qui a brûlé et qui a fait de nombreuses victimes.
L’endroit semble peuplé de monstres et les camarades se font tuer. La
survivante est kidnappée par une sorcière chauve et affreusement brûlée qui
garde prisonnières des jeunes filles qui possèdent de beaux cheveux. Quand les
chevelures sont longues, elle scalpe ses victimes qui meurent. Raiponce
parvient à s’échapper mais elle tombe de charybde en scylla quand elle croise
le chemin d’un affreux chasseur violeur et assassin. Cela se termine par un
massacre et par un épilogue affreux. A son tour brûlée, Raiponce perd sa
magnifique toison dorée et finit par se terrer avec le scalp de l’une des
prisonnières. L’histoire réécrite est dégoûtante à souhait. La vulgarité règne.
Que penser d’un chasseur au comportement immonde qui ne pense qu’à assouvir ses
pulsions sexuelles ? Il viole le cadavre d’un animal, veut violer et tuer
des femmes. C’est juste répugnant. Je ne le conseille pas.
Le
Lac des cygnes (Josée Marcotte)
L’histoire
du célèbre ballet est transposée dans le Tokyo moderne. Elle se passe dans un
salon du cosplay. Odette, Siegfried et Didi déguisés en personnages du
« Lac des cygnes » viennent du Canada pour y assister. Tout se passe
bien au début. Odette et Siegfried vivent une aventure torride durant le
séjour. Or, une bande d’assassins vient troubler le spectacle en retenant tous
les participants en otage. Ces fous veulent contraindre l’auteur du manga à
l’origine du « Lac des cygnes » à réviser sa fin. S’il ne répond pas
à leurs ordres, ils exécutent des otages. Et c’est ce qui se passe. Il y a des
morts. Evidemment, ça se termine mal pour la pauvre Odette qui ne pourra pas
vive son histoire d’amour avec son petit-ami. Malgré les descriptions de sexe
dont on se serait bien passé, le livre est l’un des plus correct de cette
collection. Il est surtout moins répugnant, donc encore lisible.
Cendrillon
(Sylvain Johnson)
Pauvre
Cendrillon ! Torturée durant son adolescence par une affreuse belle-mère
qui la relègue dans les sous-sols d’un salon funéraire (oui, le père incestueux
est un croque-mort) dans la cendre et la saleté, harcelée par les sœurs
nymphomanes et perverses, Cendrine devient folle. Elle est enfermée dans une
sorte de prison qui ressemble à un hôpital psychiatrique. Bien sûr, elle est
violée, torturée. Pourquoi est-elle emprisonnée ? C’est parce qu’elle a
tué les filles de son horrible belle-mère. Allez, je ne résiste pas à
spoiler : Cendrine finira par se venger de manière affreuse grâce à ses
souris monstrueuses et fantastiques. Franchement, les scènes de viol m’ont
exaspérée. Il y a vraiment trop de violence gratuite. Je ne conseille pas du
tout cette histoire de sadiques. C’est trop répugnant à mon goût.
Boucle
d’or (Yvan Godbout)
Une
fillette se retrouve dans une énorme grange. Amnésique, elle ne sait pas
vraiment où elle se trouve. Elle erre dans la forêt, puis dans une maison où
les ours du conte original sont des humains. Le père, la mère et le petit frère
ne parviennent pas à faire le deuil de Marina. Au fur et à mesure, le lecteur
comprend que l’enfant est morte. Son âme rode. Elle veut sauver sa famille. Or,
elle n’y parviendra pas. L’assassin se fait menaçant et ce n’est pas celui que
l’on croit. Je ne vais pas spolier. L’histoire est triste, déprimante et se
termine mal. C’est macabre à souhait mais au moins les scènes de sexe
avilissantes nous sont épargnées. Ce n’est pas plus mal.
Peau
d’âne (Steve Laflamme)
Anne
est la fille d’un puissant homme d’affaires. Asociale, bizarre, elle veut
écrire un livre. Mais celui qui lui vole la vedette est son géniteur qui fait à
peine penser à un certain président américain de la réalité. Le héros du conte
est un sadique qui trompe sa femme qui vient de Tchécoslovaquie avec des
prostituées qu’il torture. Pour échapper au chantage de l’une d’elle qu’il
avait laissée pour morte, il ordonne le pire. Les scènes de violence, de
torture, d’horreur rendent cet écrit insoutenable. C’est juste dégoûtant. Je ne
conseille pas du tout cette histoire de sadiques.
Blanche-neige
(Louis-Pier Sicard)
Amnésique,
Blanche-neige ignore ce qu’elle a fait pour se retrouver dans un hôpital
psychiatrique où elle est torturée au quotidien par le directeur lui-même.
Violée, salie, elle parvient à se sauver grâce à l’aide d’un infirmier. Elle
fuit dans une forêt et se réfugie dans un beau manoir de cauchemar. Les sept
nains sont des violeurs. Bien évidemment, la pauvre Blanche-neige est une
victime bafouée dont tout le monde se sert et que l’on trompe. Va-t-elle
retrouver la mémoire et savoir qu’elle est aussi une meurtrière ? Où se
situe le délire ? Où est la réalité ? Franchement, je ne conseille
pas du tout cette histoire pour sadiques. Cette violence sexuelle gratuite très
répugnante est intolérable.
Krampus
(David Bédard)
Alex
a tué un sans domicile fixe. Pour cela, il se retrouve dans un centre de délinquants
juvéniles pour payer sa dette. Froid, indifférent, voire cruel en apparence, le
jeune homme reçoit la visite de sa famille pour les fêtes de Noël. Sa mère, son
jeune frère Paul, sa petite sœur Geneviève et son beau-père qu’il n’apprécie
pas passent le voir après six mois de réclusion. Soudain, l’impensable arrive.
Le légendaire Krampus venu d’Autriche, équivalent du Père Fouettard, entre dans
ce pénitencier pour punir les jeunes qui ont été mauvais durant l’année. Il
gèle tout, provoque des catastrophes, tue tous ceux qui se mettent sur son
passage. Bien sûr, c’est l’hécatombe. Il y a du suspens car le monstre poursuit
tout le monde. Il massacre à volonté. Chacun cherche à sauver sa vie. En vain,
pour la plupart du temps. Alex sait qu’il va être tué car il est considéré
comme le méchant de service. Il n’y aura pas d’issue pour lui. Alors, avant de
mourir, il essaie de protéger ceux qu’il aime le plus : sa famille. Mais
grâce à un méchant traqué depuis plus d’un demi-siècle, il apprend que le monstre
ne sort qu’une fois par an pour exécuter les gens mauvais qui figurent sur sa
liste. Il faut simplement attendre minuit afin qu’il disparaisse et ne revienne
à la même date l’année prochaine. Seulement, cette fois-ci, après mille années
d’activité, le krampus va tirer sa révérence. Avant l’heure fatidique qui
sonnera sa disparition, il tue le plus possible. C’est intéressant. Mais les
méchants ne sont pas ceux que l’on croit. Le krampus n’en a pas après Alex mais
bien à sa fratrie, les véritables tueurs (couverts par leur grand frère qui
s’est dénoncé à leur place). Je ne vais pas spoiler davantage. Le krampus passe
la main. Dans la collection des « Contes Interdits », c’est l’un des
meilleurs livres à mon avis. Les descriptions ne sont pas horrifiques,
écœurantes et affreuses. Les morts se justifient. Il n’y a pas d’outrance
gratuite. Le lecteur est même dispensé des scènes de sexe et de leurs longues
descriptions immondes (à part un petit paragraphe final inutile qui n’apporte
rien et qui a certainement été imposé par le directeur de la collection). Oui,
un livre de réécriture de contes peut être intéressant sans débauche et sans
tortures. S’il y a un titre à conseiller, c’est celui-ci car il y a aussi de la
sensibilité.
Les
trois Petits cochons (Christian Boivin)
Un
tueur à gages du nom de Peter Wolf cherche à élucider la mort étrange de sa
sœur Alicia étudiante le jour et serveuse le soir. Pourquoi errait-elle nue sur
l’autoroute très loin de son quartier avant de perdre la vie ? Juliette
l’amie, la voisine et camarade de faculté d’Alicia aide le beau Peter, homme
très violent de passage dans la ville (et qui trouve le moyen d’avoir une
aventure avec une certaine Laurence, bon prétexte pour de longues descriptions
bien scabreuses et obscènes). Plus le récit avance, plus le lecteur comprend
qu’Alicia se faisait de l’argent en assistant à des soirées
« privées » réunissant des hommes portant des masques de cochons. De
son côté, Juliette arrondit ses fins de mois en jouant les maîtresses
dominatrices sadiques pour hommes masochistes. Tout cela est l’occasion idéale
pour présenter des pages pleines de détails pornographiques. J’oubliais les
scènes de tortures écœurantes, bien sûr ! Si on recherche autre chose que
le sexe et l’horreur, on n’appréciera pas, tout comme moi. D’ailleurs, je n’ai
pas aimé. S’il n’y en avait pas des « tonnes », on trouverait des
aspects intéressants. Ce qui est bien, c’est le dénouement inattendu. Oui, je
spoile : il y a une vengeance là-dessous et le méchant de service n’est pas
celui que l’on croit. Dommage…
Peter
Pan (Simon Rousseau)
Un
policier handicapé surnommé « Crochet » (car un assassin surnommé
« Le Crocodile » lui a mangé la main) est contacté par l’une de ses
ex. Celle-ci a adopté une fratrie composée d’une jeune fille, Wendy et de ses
deux frères, deux petits délinquants. Ses « enfants » ont disparu. Le
pauvre homme ne sait pas dans quelle affaire sordide il s’embarque. Tandis que
ses collègues enquêtent sur une série de suicides bizarres dû à une drogue qui
leur donne l’illusion de voler du toit des immeubles, Crochet demande des
renseignements à ses indicateurs. L’histoire vire tout de suite au sordide.
Bien évidemment, on trouve de la pornographie gratuite au fil des pages. Les
descriptions sont franchement dégoûtantes. Mais il n’y a pas que ça. Tout
empire quand le policier s’en va fouiner dans une boîte de nuit tenue par une
nymphomane sadique (vieille et très laide), vêtue comme une prostituée de vingt
ans malgré son âge avancé. L’horrible bonne femme se fait appeler
« Clochette » car elle se pare de bijoux en forme de cloches est
violente. Cette chef de gang fait du trafic de drogue et n’aime pas du tout les
curieux. C’est un joli prétexte pour torturer de façon atroce Crochet qui ne la
soupçonnait même pas de quoi que ce soit puisqu’il cherche les adolescents
disparus. Ce qui me déplaît dans ce livre, c’est l’abondance des scènes de
torture alliées aux scènes pornographiques. Au final, Crochet tombe sur un
jeune homme traumatisé, ancienne victime de viols qui se fait appeler Peter
Pan. Dealer sadique à ses heures, il vit sur une propriété avec une communauté
de jeunes garçons. Il ne veut pas grandir. C’est lui qui séquestre les
étudiants. Dans tous les cas, pédophilie, trafic d’enfants, deal de drogue,
sadisme sont les thèmes omniprésents. La violence gratuite et immonde pullule
ici. Je n’apprends rien à personne en disant que tout finit très mal. Pour tout
ça, je ne conseille pas du tout ce livre peu intéressant.
Le
Magicien d’Oz (Maud Royer)
A
juste 21 ans, Dorothée pense être heureuse : elle attend un enfant. Mais
en un se jour, elle son monde s’écroule. Alors qu’elle s’en va à l’un de ses
cours de préparations à l’accouchement, elle a un accident de voiture à la
suite d’un carambolage provoqué par une autre femme enceinte qui se rendait au
même endroit qu’elle. Transportée à l’hôpital, Dorothée accouche in extrémis
après 23 semaines de grossesse. L’enfant est viable et mis en couveuse. La même
nuit, deux autres prématurés naissent. Or, l’enfant de Dorothée est déclaré
mort durant la nuit. Tout cela est trop pénible pour la jeune femme. Abandonnée
par son compagnon, elle est effondrée. Fin de l’histoire. Des années passent.
Une série de crimes crapuleux concernant des jeunes gens surviennent. Un
policier est mis sur l’enquête avec une collègue qu’il ne supporte pas et qu’il
trouve bête. Pourtant, l’inspectrice a de bonnes intuitions. Au fur et à
mesure, ils sont mis sur la piste d’un groupe d’activistes contre la
réhabilitation des prématurés (oui, selon les « Singes », membre du
groupe, il ne faut pas sauver les bébés nés avant terme). Ils comprennent aussi
que l’une des prochaines victimes est un escroc qui adore changer d’identité en
se déguisant. L’homme est né le même jour que les deux autres victimes (un
handicapé moteur très méchant et un gentil simplet) et était aussi un
prématuré. Le thème de l’histoire est une vengeance à la suite d’un échange de
bébés. Tout est bien qui finit bien pour les criminels, surtout à cause des déviances
sexuelles du policier qui se masturbe sur les pièces à convictions et les
indices (il fallait le faire, celle-là !). C’est bien dommage qu’il y ait
trop de scènes dégoûtantes, de torture, horrifiques et sexuelles car cela
aurait pu donner un bon livre policier. Dommage !
Le
Petit Chaperon rouge (Sonia Alain)
Le
récit commence avec Malicia, une grand-mère Tzigane qui élève sa petite fille
adorée. Une nuit, la pauvre dame est torturée et assassinée par d’affreux
tueurs d’une organisation déjà responsables de la mort de sa fille. On débute
sur les chapeaux de roues : femme écorchée vive, enfant traquée dans la
forêt, loup qui la protège… Et puis quelques années plus tard, la fillette
grandit, devient une séduisante jeune femme. Bien évidemment, elle veut se
venger de ceux qui ont tué les femmes de sa famille et qui voulaient aussi la
tuer. Belle brune fatale, elle n’hésite pas à se prostituer afin de semer les
cadavres sur son passage. Le petit Chaperon rouge fait concurrence aux actrices
pornographiques. L’auteur nous fournit des descriptions obscènes, bien détaillées
et très dégoûtantes. Là, c’est sûr que ce n’est plus un conte mais une
succession de scènes pornos truffées de fantasmes masculins fort écœurants.
Même si la fille supprime tous les méchants (et c’est bien fait), elle passe
par l’avilissement total. En tant que femme, je ne peux pas cautionner une
telle salissure de l’image féminine. Donc, je ne conseille pas ce livre, même
si tout est bien qui finit bien.
La
Belle au bois dormant (Louis Pier Sicard)
Hélène
attend un enfant. Mais lors de l’amniocentèse, le médecin découvre un problème.
Au lieu d’un avortement, il lui propose de tester un nouveau protocole médical
pour guérir le fœtus. Et cela marche ! La petite Aurore, belle comme le
jour, naît en bonne santé. Mais il y a un « hic » (sinon, ça ne
serait pas un conte interdit). Au fur et à mesure qu’elle grandit, l’enfant
entend une voix dans sa tête qui la pousse à commettre des actes affreux. Pour
faire taire ce démon, le médecin, chef de l’équipe qui a fait l’expérimentation
sur l’enfant, lui prescrit un traitement lourd. Et ça marche : Aurore
grandit tranquillement jusqu’à ses dix-huit ans. Hélène meurt, ce qui la plonge
dans le désespoir. Elle va en soirée, se drogue et se livre à des excès sexuels
orgiaques bien dégoûtants. Elle jette son médicament et la voix diabolique se
manifeste de nouveau. Pas la peine de spoiler, cette histoire n’en vaut pas la
peine car ça se termine toujours de la même façon : crimes sanglants,
boucherie, sexe, sadisme, fin triste. Rien de nouveau, rien d’intéressant. Je
ne conseille pas cet ouvrage.
La
Petite Sirène (Sylvain Johnson)
Dans
cette affreuse histoire, la petite sirène est la fille d’un pêcheur. Loin
d’être un être surnaturel, c’est une simple humaine née handicapée. Malformée,
ses jambes sont soudées. Sa mère meurt en la mettant au monde. Sous l’emprise
de l’alcool, le père désespéré la jette à la mer pour la noyer et se suicide.
Le médecin sauve le bébé in-extremis et le donne à des forains. Il ignore que
la courte vie de l’enfant sera un cauchemar atroce, digne de
« Freak », le film du siècle dernier avec des monstres. La sirène
grandit, devient une très belle jeune fille. Bien sûr, elle est exploitée par
l’horrible forain. Le jour, elle marine dans un aquarium, déguisée en sirène.
La nuit, le forain la prostitue. Sans cesse violée, abusée, salie, humiliée par
tous les sales vicieux qui bavent sur elle, la sirène se résigne. Heureusement,
l’adolescente a un ami, un autre garçon handicapé. Henry n’a pas de mains mais
deux pinces à la place. Lui aussi est traité comme une bête de foire. Non
seulement il est aussi exploité mais est violé par le forain. Les deux
malheureux se soutiennent. Le drame arrive au moment où un juge immonde jette
son dévolu sur la pauvre sirène. Après ça, tout part en vrille. Le forain est
tué. La sirène, le garçon homard, Nancy la cuisinière et un nain se sauvent en
van. Après diverses péripéties, ils ne trouvent pas la liberté mais l’enfer à
cause de la trahison du nain. Celui-ci a raconté une histoire à dormir debout
et convainc la sirène naïve qu’elle pourra être opérée au « Palais des
nains ». Elle y sera torturée à mort de façon atroce. Cruauté, horreur,
viols, abus sexuels, maltraitance envers les handicapés, tout est sordide.
C’est franchement dégoûtant. Je ne conseille pas du tout cette histoire
déprimante.
Le
Joueur de flûte de Hamelin (Sylvain Johnson)
Condamné
pour meurtre, Denis Lebeau sort de prison après une vingtaine d’années. Il se
rend dans le Maine afin de faire peau neuve, dans un village où personne ne le
connaît. Peine perdue. Le shérif local l’engage pour retrouver un tueur en
série qui s’attaque principalement aux jeunes blondes. Et quand la fille du
représentant de la loi disparaît à son tour, c’est la panique. Denis est un
criminel et est désormais sur la trace d’un tueur. Mais lequel ? Il
remonte jusqu’à une certaine Marie Dupuis, véritable légende locale qui a aussi
disparu. Plusieurs années auparavant, la maîtresse d’école avait joué le rôle
du fameux joueur de flûte (car elle aussi joue de cet instrument). Les rats
dont elle débarrasse le village sont des bikers violents, violeurs, fauteurs de
troubles et squatteurs. Elle se prostitue avec le chef de la bande qui est une
brute et gagne sa confiance. Résultat, elle entraîne les motards à l’extérieur
du village et les élimine. Bien sûr, elle n’est ni remerciée ni rémunérée pour
son travail. Alors comme dans la légende allemande, elle se venge en prenant
les enfants, ici des jeunes filles blondes. Viols, agressions sexuelles,
cruauté, obscénité, meurtres, tout y est dans ce livre qui n’a ni queue ni
tête. Mais il y a encore plus : un groupe de vieilles dames portant
perruques blondes et nues sous leurs robes chemises blanches qui dansent dans
la nature et qui s’amusent avec des sex-toys spéciaux. On ne sait pas s’il faut
rire ou pleurer avec les descriptions que fait l’auteur : femmes décrépies,
momies libidineuses, danses du vice et de la mort. C’est juste ridicule et on
ne voit pas où il veut en venir. Bref, en plus d’être pornographique et plein
d’atrocités, comme le reste de la collection, le livre n’apporte pas
grand-chose. Je ne le conseille pas non plus.
La
Belle et la Bête (Simon Rousseau)
Une
jeune infirmière nommée Yzabelle se trouve au poste de police. En état de choc,
elle raconte son histoire aux policiers. Quelques jours auparavant, elle fête
un anniversaire en compagnie de ses deux sœurs aînées et de son père. Soudain,
tous les quatre sont enlevés par des délinquants, emmenés dans un endroit
sinistre. Ils se retrouvent chacun dans une cage sale avec un trou puant pour
les déjections. Un adolescent boutonneux est le geôlier qui leur sert du maïs à
même le sol. Dans l’une des cages, il y a un jeune homme qui est régulièrement
amputé de ses membres. Les prisonniers sont terrorisés. Evidemment, les
atrocités vont se multiplier. Yzabelle se porte volontaire pour aller voir le
maître. Donc, on a tout compris : la Belle, c’est elle et la Bête, c’est
lui. Le jeu de la séduction se met en place : relooking de la fille, petit
dîner romantique, sexe à gogo… Yzabelle se demande ce qui se passe. Syndrome de
Stockholm ? Non, parce que la pire bête n’est pas celle que l’on croit. Et
là, pour les lecteurs qui ont lu « Peter Pan » de la même collection
des « Contes Interdits », tout devient clair. Ils retrouvent une
vieille connaissance. Devinez qui ? Le fameux crocodile, le cannibale de
l’autre livre. Là, il a le beau rôle. Il s’appelle Richard Trudeau (tiens donc,
comme un certain Pierre-Eliott et son fils Justin… mais au Canada, ça doit être
un nom commun, non ? Sinon on pourrait penser que ces deux-là sont le
modèle du tueur en série). Il est friand de chair humaine et mange avec sa
belle des morceaux choisis d’Alexandra et de Marie-Pierre, les sœurs
d’Yzabelle. Mais lorsque celle-ci s’échappe avec son père, c’est la
vengeance ! Il la traque, tue le père et deux personnes âgées chez qui
s’étaient réfugiés les fugitifs. Voilà les atrocités qui font frémir et qui
dégoûtent les policiers et les lecteurs comme moi. Renversement de
situation : les policiers écoutent la version d’un témoin caché (la
petite-fille des retraités). C’est Yzabelle la tueuse. Trop tard, elle a quitté
le poste de police et a retrouvé son crocodile. C’est elle qui avait savouré sa
vengeance en torturant de manière atroce et cruelle ses sœurs qui lui
reprochaient d’avoir tué leur mère (morte en donnant naissance à Yzabelle).
C’est elle aussi qui se venge de son père incestueux. Grâce au crocodile dont
elle est la compagne depuis qu’elle correspondait lorsqu’il était en prison,
elle orchestre les horreurs. Mais ça se retourne contre elle. Son père s’est
échappé et le crocodile a dû incendier sa planque et fuir. Qu’à cela ne tienne :
il torture sa copine à mort et en réchappe. Et en plus, ça se trouve, on va
encore le voir dans un autre livre des « Contes ». L’auteur adore son
personnage cinglé et anthropophage. Pas moi. La torture gratuite, les
atrocités, la pornographie, c’est de l’exagération. Je ne conseille pas ce
livre pour sadiques. Mais pas du tout !
Pinocchio
(Maud Royer)
A
l’origine, le « Pinocchio » de Carlo Collodi n’est pas une histoire
joyeuse. Il y a beaucoup de tristesse, de morale, de contestations et de
constatations sur l’humanité (et tout ça entre les lignes). Ce n’est pas à
proprement parler un conte pour les enfants. Mais là, le « Conte
Interdit » qui traite Pinocchio dépasse un peu les bornes. L’histoire déjà
déprimante de Collodi devient un récit sordide. Tout est renversé. Le pantin
est d’abord un jeune homme nommé Patrick Nocchio. Amnésique à la suite d’un prétendu
suicide, il est confié par les services sociaux à son grand-père. Ce dernier
vit dans un taudis et doit avoir le syndrome de Diogène car il accumule la
poubelle chez lui. Des souris mortes, des ordures et surtout un nombre
incalculable de jouets forment un bazar où la crasse abonde. Il n’y a rien à
manger et Patrick qui meurt de faim est obligé d’aller au lycée cherche tous
les moyens pour se faire de l’agent. Il vole, ment et se cache derrière un faux
profil sur les réseaux sociaux pour mieux escroquer les filles stupides qui
croient rencontrer le garçon de leur vie. Au lycée, il croise le chat et le
renard qui sont des dealers et leur fait croire qu’il va travailler pour eux.
Patrick a un problème : dès qu’il ment, il entre en érection. La « pine
de Nocchio » est le fameux nez qui pousse (désolée, c’était trop facile
comme jeu de mots). Mais pour ressentir le moindre plaisir sexuel, ce n’est pas
en regardant les filles, les scènes obscènes ou encore sa jeune voisine qui
passe son temps à lui faire des avances. Il jouit en torturant des animaux,
notamment les chats. C’est juste dégoûtant. A la cruauté contre les humains
s’ajoute la maltraitance animale. Bien évidemment, Patrick accumule les ennuis.
Il assassine Jim (le grillon du conte devenu un SDF), est responsable de la
mort du chat et du renard, se fait tabasser par Mangefeu soit un tueur à gage
italien. Au fur et à mesure on comprend que les parents de Patrick, Valérie et
Claudio Nocchio sont deux monstres qui ont passé quelques temps en prison et
libérés faute de preuves. Ils ont obligé leur enfant à faire des actes obscènes
et à torturer les animaux pour le filmer (et vendre leurs vidéos sur Internet).
Patrick a voulu dénoncer les atrocités et ses parents l’ont pendu à un arbre.
Il a survécu et il fait des dégâts… La fée aux cheveux bleus est Daphnée sa
sœur. Il finit par la tuer, cherche à éliminer son grand-père et ça se termine
mal. Patrick a un accident. Paraplégique, il devient la marionnette qui ne peut
plus bouger. A la fin de la lecture, on se demande à quoi rime tout cela à part
de montrer un monde misérable, sordide, atroce, dégoûtant, obscène. C’est
encore pire que l’original qui est triste. Là, on a carrément envie de boire
pour oublier tout ce qu’on a lu. C’est de très mauvais goût. Et quand on aime
les animaux, ça donne envie de vomir. Je ne le conseille pas.
Hansel
et Gretel (Yvan Godbout)
En
France, les noms des jeunes héros du conte allemand ont souvent été traduit par
« Margot » et « Jeannot ». L’auteur reprend les diminutifs vieillots
et démodés pour ses jumeaux qu’il plonge dans un monde sordide très réaliste.
Les pauvres enfants sont abusés sexuellement par leur beau-père alcoolique, un
être abject et répugnant. Chaque jour est une torture physique et morale. Les
descriptions des actes obscènes ont particulièrement écœurantes. Alice, la mère
de famille voudrait protéger ses petits. Mais elle n’a pas la force nécessaire.
Elle tente de fuir. En vain. Toutefois, son copain Gaston finit par mourir.
Afin d’échapper à la police, elle prend son véhicule et a un accident. Les
jumeaux se retrouvent à la rue et c’est là qu’un prêtre les emmène dans son
église. Est-ce pour les protéger ? Non. Là, l’enfer continue car
l’énergumène est un dévot de Satan, assisté par sa septuagénaire de mère,
l’horrible Ursula. Les enfants âgés de neuf ans se retrouvent prisonniers de
ces deux monstres incestueux qui pratiquent le viol, sont des pédophiles
sadiques. Margot et Jeannot sont bien sûr victimes de tortures immondes. Ils
avaient échappé à une ordure, ils sont tombes sur deux autres malades. Mais
dans ce bâtiment qui abrite des représentants de « l’Ordre du
Trapèze », les petits doivent en plus servir pour réaliser une prophétie.
Le retour d’un antéchrist est lié aux prodiges, soit les enfants selon le
prêtre dévoyé. Margot doit mettre au monde le démon qui doit revenir sur terre.
Tout un programme ! Entre deux, les jumeaux qui communiquent par
télépathie demandent de l’aide à une jeune fille gothique. Cassandre, 15 ans a
été une victime et se croit schizophrène car elle entend des voix. Elle croise
aussi une fantomatique « Petite fille aux allumettes » qui la
prévient. Il y en a des personnages de contes dans ce roman ! Jeannot est
dit « Jeannot lapin » et « Petit Poucet ». Sa mère est
Alice, l’héroïne de Lewis Caroll. Les lecteurs reconnaîtront les personnages de
« Boucle d’or » (la version d’Yvan Godbout, dans les contes
interdits). L’auteur reprend ses propres personnages et références. On avait vu
dans son « Boucle d’or » la petite fille aux allumettes qui venait
alerter du danger la petite Marina décédée, la sorcière Ursula la cinglée qui
poussait la mère ourse au meurtre et qui avait éliminé toute une famille. Son
fils Samaël, l’élu du mal, était présent avec elle dans l’autre histoire aussi,
sauf que maintenant, mère et fils ont des rapports sexuels ensemble et c’est à
vomir. Mais le pire arrive au moment du sacrifice. Samaël veut devenir le chef
de l’ordre satanique. Il fait enlever douze nouveau-nés et lors de la cérémonie
qui vise à lui apporter le pouvoir, il ordonne à Jeannot de les tuer. Il le
fait mais de manière abominable (que je ne révèlerais pas). Margot doit être
violée pour donner naissance à l’antéchrist. Le Deus ex machina arrive :
c’est Cassandre qui ramène la police. Les enfants sont sauvés et retrouvent
leur mère. Mais rien ne sera plus pareil.
Même
si c’est bien écrit, je ne conseille pas la lecture de ce livre déprimant à
mort. C’est beaucoup trop triste, trop violent. Les descriptions de l’inceste,
des actes pédophiles, des crimes crapuleux sont insoutenables. L’auteur a des
compétences. Il devrait vraiment choisir d’autres thèmes.
Le
Vilain Petit Canard (Christian Boivin)
Clément,
dit « Clay », le narrateur raconte son aventure. Au début, c’est un
jeune homme quelconque, comme il y en a beaucoup. Jeune, célibataire, ni beau,
ni laid, il travaille en tant qu’informaticien chargé de la cybersécurité dans
une entreprise. Le week-end, il passe son temps à jouer à des jeux vidéo en
ligne avec Abraham, le concierge de son immeuble. Le jeune homme est attiré par
sa voisine, une superbe rousse qui semble vivre la nuit et ne rentrer qu’au
petit matin. Dans tous les cas, notre héros s’ennuie, surtout au travail. Quand
Marc, le neveu de son patron est engagé, c’est la fin de tout. Il devient la
tête de turc du service. Même sa collègue Audrey autrefois gentille se moque de
lui. Méprisé, c’est lui le vilain petit canard qui détonne partout où il se
trouve. Pourtant, un soir, la vie de Clément bascule. Il croise sa voisine en
train de sortir de chez elle aux bras d’un homme séduisant. Un peu jaloux, il
imagine que sa belle a un petit ami. Malgré les réticences d’Isabella qui
refuse à voix basse, Démon donne une carte d’invitation à Clay pour qu’il les
rejoigne dans un club privé. Poussé par la solitude, l’informaticien finit par
aller à la fête où il voit des gens étranges. Il boit un verre et le lendemain,
il se retrouve dans son lit. Pâle, fiévreux, il se demande s’il a été drogué.
Démon et Isabella l’aideront à effectuer sa métamorphose en l’enterrant dans un
cimetière après lui avoir fait boire le sang d’une dénommée Cynthia. Le reste
s’enchaîne : Clay devient un vampire. Il apprend à s’adapter à sa nouvelle
existence. Une nuit, il participe à une fête avec son nouveau groupe d’amis
vampires. Ils s’invitent à un mariage où ils savent qu’il y aura une cocaïne
party. Cela se termine en orgie meurtrière. Clay découvre qu’Isabella est plus âgée
que sa grand-mère. Elle le conseille, lui dit comment chasser. Et il s’exécute.
Bien sûr, puisque nous sommes dans le cadre des « Contes interdits »,
il y a des descriptions de tortures, de découpage de gens vivants, de tueries.
En dehors des scènes de violence gratuites non indispensables, l’histoire de
vampires semble la moins terrible parmi les autres tomes de la série et l’une
des plus intéressantes car elle est fantastique avant de se situer dans le
registre de l’horreur. Clay s’amuse beaucoup à chasser les humains. Mais il
finit par devenir la proie des chasseurs de vampires. Le groupe est poursuivi.
Isabella et divers compagnons meurent. Clay découvre qu’Abraham est un chasseur
chargé de le surveiller et que son propre père est le chef des chasseurs. Démon
arrive et est sur le point de prendre le dessus. Or, Clay le trahit et le mord,
le tuant. Ainsi, il prend les pouvoirs, la force du chef des vampires… Et même
ses souvenirs. Le lecteur découvre alors que Démon était Juda, celui même qui a
vendu Jésus. Désormais, Clay a pris la relève. C’est le « nouveau
Démon » en ville, conclut-il. Les vampires ne finissent pas leur chemin
sur terre. Les amateurs de livres de vampires apprécieront peut-être
l’histoire. Je peux la leur conseiller, à condition qu’ils ne soient pas
rebutés par les scènes de violence immonde insupportables que je n’ai pas
aimées du tout. Dommage que l’auteur n’ait pas pu s’en passer.
