lundi 27 octobre 2025

La Princesse des glaces

J’ai entrepris la lecture de toute la série des aventures d’Erika Falk et de Patrik Hedström écrites par Camilla Läckberg… Autant dire 11 livres au programme, ce qui donne du pain sur la planche. Alors, je commence par le premier, « La Princesse des glaces ». On y découvre le personnage féminin principal, une auteure nommée Erika Falk. Trente-cinq ans, célibataire, un peu perdue dans la vie, elle fait le deuil de ses parents morts dans un accident de voiture.

 Revenue dans sa maison d’enfance pour faire le tri, elle en profite aussi pour travailler dans le calme. Elle a un livre à écrire sur Selma Lagerloff (l’auteure de Nils Holgersson) mais elle n’est pas trop inspirée. Elle sort faire un tour dans sa petite ville du bord de mer… Toutes les raisons sont bonnes pour faire une pause. Et là, elle va découvrir un cadavre.

 Dans la réalité, Fjällbacka est un véritable port de pêche suédois au pied d’une montagne, avec des maisons colorées. En été, c’est une station balnéaire prisée, d’autant plus que la comédienne Ingrid Begman y passait ses vacances. En hiver, il y a moins de monde : il fait froid, il neige et les gens n’y viennent pas car il n’y a pas de pistes de ski. Avec Camilla Läckberg, la ville portuaire se transforme en coupe-gorge. Bonjour la nouvelle réputation… Et ça commence dès le premier tome.

Dans "La Princesse des glaces", Erika tombe sur le cadavre d’Alexandra, son amie d’enfance. Allongée nue dans sa baignoire, les veines coupées, gelée à cause du froid glacial, elle ressemble à une sorte de Belle au bois dormant. Erika est intriguée. Elle se demande pourquoi son amie tant aimée durant son enfance se serait suicidée. Alex avait tout : une galerie d’art dans la capitale, un riche mari, une belle carrière, un amant, un ami peintre alcoolique qui finira aussi pendu. Il n’en faut pas davantage pour que la belle blonde se mette à enquêter. Grâce à ce prétexte, elle croise l’inspecteur Patrik Hedström qui travaille au commissariat de Tanumshede. Là, le lecteur découvre l’équipe de policiers récurrents dans les livres : le commissaire Bertil Mellberg (un véritable beauf narcissique qui a été muté en province contre sa volonté qui qui adore tenir des conférences de presse devant les journalistes), Annika, la secrétaire trentenaire dynamique (en mal d’enfants et en butte aux remarques sexistes de son chef), Martin Molin, le plus jeune de la bande, Gösta, le policier amateur de golf (et qui ne vit que pour les parcours car il y a un country club à Fjällbacka) et Ernst, le second beau qui cire les bottes du chef.

Erika enquête dans la petite ville où tout le monde se connaît. Patrik bénéficie de son aide. Ensemble, ils finiront par trouver le coupable et les secrets caché de deux familles. En attendant, l’homme est un ancien admirateur de toujours de la belle héroïne. Erica tombe enfin amoureuse de lui et ils se fréquentent. Par ailleurs, la jeune femme a une petite sœur, Anna. La malheureuse est mariée avec Lukas, un homme violent qui la commande, la bat et qui veut la forcer à vendre la maison familiale. Anna accepte tout et même de dépouiller sa grande soeur qui l'a pratiquement élevée (car la mère de famille était assez indifférentes à ses filles et ne semblait pas les aimer). Mais la goutte qui fait déborder le vase, c’est quand le mari s’en prend à ses enfants. Anna le quitte et se réfugie à FJällbacka…

 Dans ce livre, il y a l’intrigue policière à résoudre, la romance d’Erika et sa vie quotidienne ordinaire, les histoires d’Anna, épouse maltraitée. C’est un « trois en un ». Camilla Läckberg dépeint la société, l’existence, les jours, la mentalité d’une petite ville suédoise. Ses personnages sont humains, pleins de défauts et pour cela, ils sont attachants et sympathiques. Même si les meurtres cachent des histoires très tristes, c’est agréable à lire. Ici, le viol, la pédophilie, l'alcoolisme sont traités et à l'origine des meurtres. Le roman n'est pas mal.

 


vendredi 17 octobre 2025

Quelques "Contes interdits "

 

Voici les comptes-rendus de mes lectures de quelques « Contes Interdits ». Je les ai publiés sur les réseaux sociaux.

Barbe-Bleue (Steve Laflamme)

Barbe-Bleue est un assassin psychopathe venu de Tchécoslovaquie. Il tue de la façon la plus affreuse possible des femmes pour suivre un rite satanique bien particulier. C’est ce que découvre une journaliste qui veut écrire un livre sur ce tueur en série. En même temps, elle est fascinée par cette incarnation du mal qui prend possession d’elle dans tous les sens du terme. Evidemment, ça se termine très mal. La fille finit par être possédée. Et les meurtres s’accumulent… Cette histoire de sadiques ne m’inspire pas et je ne la conseille pas non plus. C’est trop répugnant.

La Reine des Neiges (Simon Rousseau)

Elsa et Anna sont bien présentes dans ce récit qui a une certaine originalité. L’histoire se passe dans une réserve amérindienne et l’auteur décrit la maltraitance, les abus, la violence vécue par les populations autochtones. Hélas, cette partie raconte la réalité. Les jeunes Indiens ont vraiment été torturés, violentés, humiliés dans les institutions catholiques. La reine des neiges se venge, les venge. Mais ça reste une histoire de sadiques et je ne la conseille pas.

Raiponce (Louis-Pier Sicard)

L’héroïne est une adolescente aux longs cheveux blonds. Avec deux de ses camarades, elle visite un orphelinat qui a brûlé et qui a fait de nombreuses victimes. L’endroit semble peuplé de monstres et les camarades se font tuer. La survivante est kidnappée par une sorcière chauve et affreusement brûlée qui garde prisonnières des jeunes filles qui possèdent de beaux cheveux. Quand les chevelures sont longues, elle scalpe ses victimes qui meurent. Raiponce parvient à s’échapper mais elle tombe de charybde en scylla quand elle croise le chemin d’un affreux chasseur violeur et assassin. Cela se termine par un massacre et par un épilogue affreux. A son tour brûlée, Raiponce perd sa magnifique toison dorée et finit par se terrer avec le scalp de l’une des prisonnières. L’histoire réécrite est dégoûtante à souhait. La vulgarité règne. Que penser d’un chasseur au comportement immonde qui ne pense qu’à assouvir ses pulsions sexuelles ? Il viole le cadavre d’un animal, veut violer et tuer des femmes. C’est juste répugnant. Je ne le conseille pas.

Le Lac des cygnes (Josée Marcotte)

L’histoire du célèbre ballet est transposée dans le Tokyo moderne. Elle se passe dans un salon du cosplay. Odette, Siegfried et Didi déguisés en personnages du « Lac des cygnes » viennent du Canada pour y assister. Tout se passe bien au début. Odette et Siegfried vivent une aventure torride durant le séjour. Or, une bande d’assassins vient troubler le spectacle en retenant tous les participants en otage. Ces fous veulent contraindre l’auteur du manga à l’origine du « Lac des cygnes » à réviser sa fin. S’il ne répond pas à leurs ordres, ils exécutent des otages. Et c’est ce qui se passe. Il y a des morts. Evidemment, ça se termine mal pour la pauvre Odette qui ne pourra pas vive son histoire d’amour avec son petit-ami. Malgré les descriptions de sexe dont on se serait bien passé, le livre est l’un des plus correct de cette collection. Il est surtout moins répugnant, donc encore lisible.

Cendrillon (Sylvain Johnson)

Pauvre Cendrillon ! Torturée durant son adolescence par une affreuse belle-mère qui la relègue dans les sous-sols d’un salon funéraire (oui, le père incestueux est un croque-mort) dans la cendre et la saleté, harcelée par les sœurs nymphomanes et perverses, Cendrine devient folle. Elle est enfermée dans une sorte de prison qui ressemble à un hôpital psychiatrique. Bien sûr, elle est violée, torturée. Pourquoi est-elle emprisonnée ? C’est parce qu’elle a tué les filles de son horrible belle-mère. Allez, je ne résiste pas à spoiler : Cendrine finira par se venger de manière affreuse grâce à ses souris monstrueuses et fantastiques. Franchement, les scènes de viol m’ont exaspérée. Il y a vraiment trop de violence gratuite. Je ne conseille pas du tout cette histoire de sadiques. C’est trop répugnant à mon goût.

Boucle d’or (Yvan Godbout)

Une fillette se retrouve dans une énorme grange. Amnésique, elle ne sait pas vraiment où elle se trouve. Elle erre dans la forêt, puis dans une maison où les ours du conte original sont des humains. Le père, la mère et le petit frère ne parviennent pas à faire le deuil de Marina. Au fur et à mesure, le lecteur comprend que l’enfant est morte. Son âme rode. Elle veut sauver sa famille. Or, elle n’y parviendra pas. L’assassin se fait menaçant et ce n’est pas celui que l’on croit. Je ne vais pas spolier. L’histoire est triste, déprimante et se termine mal. C’est macabre à souhait mais au moins les scènes de sexe avilissantes nous sont épargnées. Ce n’est pas plus mal.

Peau d’âne (Steve Laflamme)

Anne est la fille d’un puissant homme d’affaires. Asociale, bizarre, elle veut écrire un livre. Mais celui qui lui vole la vedette est son géniteur qui fait à peine penser à un certain président américain de la réalité. Le héros du conte est un sadique qui trompe sa femme qui vient de Tchécoslovaquie avec des prostituées qu’il torture. Pour échapper au chantage de l’une d’elle qu’il avait laissée pour morte, il ordonne le pire. Les scènes de violence, de torture, d’horreur rendent cet écrit insoutenable. C’est juste dégoûtant. Je ne conseille pas du tout cette histoire de sadiques.

Blanche-neige (Louis-Pier Sicard)

Amnésique, Blanche-neige ignore ce qu’elle a fait pour se retrouver dans un hôpital psychiatrique où elle est torturée au quotidien par le directeur lui-même. Violée, salie, elle parvient à se sauver grâce à l’aide d’un infirmier. Elle fuit dans une forêt et se réfugie dans un beau manoir de cauchemar. Les sept nains sont des violeurs. Bien évidemment, la pauvre Blanche-neige est une victime bafouée dont tout le monde se sert et que l’on trompe. Va-t-elle retrouver la mémoire et savoir qu’elle est aussi une meurtrière ? Où se situe le délire ? Où est la réalité ? Franchement, je ne conseille pas du tout cette histoire pour sadiques. Cette violence sexuelle gratuite très répugnante est intolérable.

Krampus (David Bédard)

Alex a tué un sans domicile fixe. Pour cela, il se retrouve dans un centre de délinquants juvéniles pour payer sa dette. Froid, indifférent, voire cruel en apparence, le jeune homme reçoit la visite de sa famille pour les fêtes de Noël. Sa mère, son jeune frère Paul, sa petite sœur Geneviève et son beau-père qu’il n’apprécie pas passent le voir après six mois de réclusion. Soudain, l’impensable arrive. Le légendaire Krampus venu d’Autriche, équivalent du Père Fouettard, entre dans ce pénitencier pour punir les jeunes qui ont été mauvais durant l’année. Il gèle tout, provoque des catastrophes, tue tous ceux qui se mettent sur son passage. Bien sûr, c’est l’hécatombe. Il y a du suspens car le monstre poursuit tout le monde. Il massacre à volonté. Chacun cherche à sauver sa vie. En vain, pour la plupart du temps. Alex sait qu’il va être tué car il est considéré comme le méchant de service. Il n’y aura pas d’issue pour lui. Alors, avant de mourir, il essaie de protéger ceux qu’il aime le plus : sa famille. Mais grâce à un méchant traqué depuis plus d’un demi-siècle, il apprend que le monstre ne sort qu’une fois par an pour exécuter les gens mauvais qui figurent sur sa liste. Il faut simplement attendre minuit afin qu’il disparaisse et ne revienne à la même date l’année prochaine. Seulement, cette fois-ci, après mille années d’activité, le krampus va tirer sa révérence. Avant l’heure fatidique qui sonnera sa disparition, il tue le plus possible. C’est intéressant. Mais les méchants ne sont pas ceux que l’on croit. Le krampus n’en a pas après Alex mais bien à sa fratrie, les véritables tueurs (couverts par leur grand frère qui s’est dénoncé à leur place). Je ne vais pas spoiler davantage. Le krampus passe la main. Dans la collection des « Contes Interdits », c’est l’un des meilleurs livres à mon avis. Les descriptions ne sont pas horrifiques, écœurantes et affreuses. Les morts se justifient. Il n’y a pas d’outrance gratuite. Le lecteur est même dispensé des scènes de sexe et de leurs longues descriptions immondes (à part un petit paragraphe final inutile qui n’apporte rien et qui a certainement été imposé par le directeur de la collection). Oui, un livre de réécriture de contes peut être intéressant sans débauche et sans tortures. S’il y a un titre à conseiller, c’est celui-ci car il y a aussi de la sensibilité.

Les trois Petits cochons (Christian Boivin)

Un tueur à gages du nom de Peter Wolf cherche à élucider la mort étrange de sa sœur Alicia étudiante le jour et serveuse le soir. Pourquoi errait-elle nue sur l’autoroute très loin de son quartier avant de perdre la vie ? Juliette l’amie, la voisine et camarade de faculté d’Alicia aide le beau Peter, homme très violent de passage dans la ville (et qui trouve le moyen d’avoir une aventure avec une certaine Laurence, bon prétexte pour de longues descriptions bien scabreuses et obscènes). Plus le récit avance, plus le lecteur comprend qu’Alicia se faisait de l’argent en assistant à des soirées « privées » réunissant des hommes portant des masques de cochons. De son côté, Juliette arrondit ses fins de mois en jouant les maîtresses dominatrices sadiques pour hommes masochistes. Tout cela est l’occasion idéale pour présenter des pages pleines de détails pornographiques. J’oubliais les scènes de tortures écœurantes, bien sûr ! Si on recherche autre chose que le sexe et l’horreur, on n’appréciera pas, tout comme moi. D’ailleurs, je n’ai pas aimé. S’il n’y en avait pas des « tonnes », on trouverait des aspects intéressants. Ce qui est bien, c’est le dénouement inattendu. Oui, je spoile : il y a une vengeance là-dessous et le méchant de service n’est pas celui que l’on croit. Dommage…

Peter Pan (Simon Rousseau)

Un policier handicapé surnommé « Crochet » (car un assassin surnommé « Le Crocodile » lui a mangé la main) est contacté par l’une de ses ex. Celle-ci a adopté une fratrie composée d’une jeune fille, Wendy et de ses deux frères, deux petits délinquants. Ses « enfants » ont disparu. Le pauvre homme ne sait pas dans quelle affaire sordide il s’embarque. Tandis que ses collègues enquêtent sur une série de suicides bizarres dû à une drogue qui leur donne l’illusion de voler du toit des immeubles, Crochet demande des renseignements à ses indicateurs. L’histoire vire tout de suite au sordide. Bien évidemment, on trouve de la pornographie gratuite au fil des pages. Les descriptions sont franchement dégoûtantes. Mais il n’y a pas que ça. Tout empire quand le policier s’en va fouiner dans une boîte de nuit tenue par une nymphomane sadique (vieille et très laide), vêtue comme une prostituée de vingt ans malgré son âge avancé. L’horrible bonne femme se fait appeler « Clochette » car elle se pare de bijoux en forme de cloches est violente. Cette chef de gang fait du trafic de drogue et n’aime pas du tout les curieux. C’est un joli prétexte pour torturer de façon atroce Crochet qui ne la soupçonnait même pas de quoi que ce soit puisqu’il cherche les adolescents disparus. Ce qui me déplaît dans ce livre, c’est l’abondance des scènes de torture alliées aux scènes pornographiques. Au final, Crochet tombe sur un jeune homme traumatisé, ancienne victime de viols qui se fait appeler Peter Pan. Dealer sadique à ses heures, il vit sur une propriété avec une communauté de jeunes garçons. Il ne veut pas grandir. C’est lui qui séquestre les étudiants. Dans tous les cas, pédophilie, trafic d’enfants, deal de drogue, sadisme sont les thèmes omniprésents. La violence gratuite et immonde pullule ici. Je n’apprends rien à personne en disant que tout finit très mal. Pour tout ça, je ne conseille pas du tout ce livre peu intéressant.

Le Magicien d’Oz (Maud Royer)

A juste 21 ans, Dorothée pense être heureuse : elle attend un enfant. Mais en un se jour, elle son monde s’écroule. Alors qu’elle s’en va à l’un de ses cours de préparations à l’accouchement, elle a un accident de voiture à la suite d’un carambolage provoqué par une autre femme enceinte qui se rendait au même endroit qu’elle. Transportée à l’hôpital, Dorothée accouche in extrémis après 23 semaines de grossesse. L’enfant est viable et mis en couveuse. La même nuit, deux autres prématurés naissent. Or, l’enfant de Dorothée est déclaré mort durant la nuit. Tout cela est trop pénible pour la jeune femme. Abandonnée par son compagnon, elle est effondrée. Fin de l’histoire. Des années passent. Une série de crimes crapuleux concernant des jeunes gens surviennent. Un policier est mis sur l’enquête avec une collègue qu’il ne supporte pas et qu’il trouve bête. Pourtant, l’inspectrice a de bonnes intuitions. Au fur et à mesure, ils sont mis sur la piste d’un groupe d’activistes contre la réhabilitation des prématurés (oui, selon les « Singes », membre du groupe, il ne faut pas sauver les bébés nés avant terme). Ils comprennent aussi que l’une des prochaines victimes est un escroc qui adore changer d’identité en se déguisant. L’homme est né le même jour que les deux autres victimes (un handicapé moteur très méchant et un gentil simplet) et était aussi un prématuré. Le thème de l’histoire est une vengeance à la suite d’un échange de bébés. Tout est bien qui finit bien pour les criminels, surtout à cause des déviances sexuelles du policier qui se masturbe sur les pièces à convictions et les indices (il fallait le faire, celle-là !). C’est bien dommage qu’il y ait trop de scènes dégoûtantes, de torture, horrifiques et sexuelles car cela aurait pu donner un bon livre policier. Dommage !

Le Petit Chaperon rouge (Sonia Alain)

Le récit commence avec Malicia, une grand-mère Tzigane qui élève sa petite fille adorée. Une nuit, la pauvre dame est torturée et assassinée par d’affreux tueurs d’une organisation déjà responsables de la mort de sa fille. On débute sur les chapeaux de roues : femme écorchée vive, enfant traquée dans la forêt, loup qui la protège… Et puis quelques années plus tard, la fillette grandit, devient une séduisante jeune femme. Bien évidemment, elle veut se venger de ceux qui ont tué les femmes de sa famille et qui voulaient aussi la tuer. Belle brune fatale, elle n’hésite pas à se prostituer afin de semer les cadavres sur son passage. Le petit Chaperon rouge fait concurrence aux actrices pornographiques. L’auteur nous fournit des descriptions obscènes, bien détaillées et très dégoûtantes. Là, c’est sûr que ce n’est plus un conte mais une succession de scènes pornos truffées de fantasmes masculins fort écœurants. Même si la fille supprime tous les méchants (et c’est bien fait), elle passe par l’avilissement total. En tant que femme, je ne peux pas cautionner une telle salissure de l’image féminine. Donc, je ne conseille pas ce livre, même si tout est bien qui finit bien.

La Belle au bois dormant (Louis Pier Sicard)

Hélène attend un enfant. Mais lors de l’amniocentèse, le médecin découvre un problème. Au lieu d’un avortement, il lui propose de tester un nouveau protocole médical pour guérir le fœtus. Et cela marche ! La petite Aurore, belle comme le jour, naît en bonne santé. Mais il y a un « hic » (sinon, ça ne serait pas un conte interdit). Au fur et à mesure qu’elle grandit, l’enfant entend une voix dans sa tête qui la pousse à commettre des actes affreux. Pour faire taire ce démon, le médecin, chef de l’équipe qui a fait l’expérimentation sur l’enfant, lui prescrit un traitement lourd. Et ça marche : Aurore grandit tranquillement jusqu’à ses dix-huit ans. Hélène meurt, ce qui la plonge dans le désespoir. Elle va en soirée, se drogue et se livre à des excès sexuels orgiaques bien dégoûtants. Elle jette son médicament et la voix diabolique se manifeste de nouveau. Pas la peine de spoiler, cette histoire n’en vaut pas la peine car ça se termine toujours de la même façon : crimes sanglants, boucherie, sexe, sadisme, fin triste. Rien de nouveau, rien d’intéressant. Je ne conseille pas cet ouvrage.

La Petite Sirène (Sylvain Johnson)

Dans cette affreuse histoire, la petite sirène est la fille d’un pêcheur. Loin d’être un être surnaturel, c’est une simple humaine née handicapée. Malformée, ses jambes sont soudées. Sa mère meurt en la mettant au monde. Sous l’emprise de l’alcool, le père désespéré la jette à la mer pour la noyer et se suicide. Le médecin sauve le bébé in-extremis et le donne à des forains. Il ignore que la courte vie de l’enfant sera un cauchemar atroce, digne de « Freak », le film du siècle dernier avec des monstres. La sirène grandit, devient une très belle jeune fille. Bien sûr, elle est exploitée par l’horrible forain. Le jour, elle marine dans un aquarium, déguisée en sirène. La nuit, le forain la prostitue. Sans cesse violée, abusée, salie, humiliée par tous les sales vicieux qui bavent sur elle, la sirène se résigne. Heureusement, l’adolescente a un ami, un autre garçon handicapé. Henry n’a pas de mains mais deux pinces à la place. Lui aussi est traité comme une bête de foire. Non seulement il est aussi exploité mais est violé par le forain. Les deux malheureux se soutiennent. Le drame arrive au moment où un juge immonde jette son dévolu sur la pauvre sirène. Après ça, tout part en vrille. Le forain est tué. La sirène, le garçon homard, Nancy la cuisinière et un nain se sauvent en van. Après diverses péripéties, ils ne trouvent pas la liberté mais l’enfer à cause de la trahison du nain. Celui-ci a raconté une histoire à dormir debout et convainc la sirène naïve qu’elle pourra être opérée au « Palais des nains ». Elle y sera torturée à mort de façon atroce. Cruauté, horreur, viols, abus sexuels, maltraitance envers les handicapés, tout est sordide. C’est franchement dégoûtant. Je ne conseille pas du tout cette histoire déprimante.

Le Joueur de flûte de Hamelin (Sylvain Johnson)

Condamné pour meurtre, Denis Lebeau sort de prison après une vingtaine d’années. Il se rend dans le Maine afin de faire peau neuve, dans un village où personne ne le connaît. Peine perdue. Le shérif local l’engage pour retrouver un tueur en série qui s’attaque principalement aux jeunes blondes. Et quand la fille du représentant de la loi disparaît à son tour, c’est la panique. Denis est un criminel et est désormais sur la trace d’un tueur. Mais lequel ? Il remonte jusqu’à une certaine Marie Dupuis, véritable légende locale qui a aussi disparu. Plusieurs années auparavant, la maîtresse d’école avait joué le rôle du fameux joueur de flûte (car elle aussi joue de cet instrument). Les rats dont elle débarrasse le village sont des bikers violents, violeurs, fauteurs de troubles et squatteurs. Elle se prostitue avec le chef de la bande qui est une brute et gagne sa confiance. Résultat, elle entraîne les motards à l’extérieur du village et les élimine. Bien sûr, elle n’est ni remerciée ni rémunérée pour son travail. Alors comme dans la légende allemande, elle se venge en prenant les enfants, ici des jeunes filles blondes. Viols, agressions sexuelles, cruauté, obscénité, meurtres, tout y est dans ce livre qui n’a ni queue ni tête. Mais il y a encore plus : un groupe de vieilles dames portant perruques blondes et nues sous leurs robes chemises blanches qui dansent dans la nature et qui s’amusent avec des sex-toys spéciaux. On ne sait pas s’il faut rire ou pleurer avec les descriptions que fait l’auteur : femmes décrépies, momies libidineuses, danses du vice et de la mort. C’est juste ridicule et on ne voit pas où il veut en venir. Bref, en plus d’être pornographique et plein d’atrocités, comme le reste de la collection, le livre n’apporte pas grand-chose. Je ne le conseille pas non plus.

La Belle et la Bête (Simon Rousseau)

Une jeune infirmière nommée Yzabelle se trouve au poste de police. En état de choc, elle raconte son histoire aux policiers. Quelques jours auparavant, elle fête un anniversaire en compagnie de ses deux sœurs aînées et de son père. Soudain, tous les quatre sont enlevés par des délinquants, emmenés dans un endroit sinistre. Ils se retrouvent chacun dans une cage sale avec un trou puant pour les déjections. Un adolescent boutonneux est le geôlier qui leur sert du maïs à même le sol. Dans l’une des cages, il y a un jeune homme qui est régulièrement amputé de ses membres. Les prisonniers sont terrorisés. Evidemment, les atrocités vont se multiplier. Yzabelle se porte volontaire pour aller voir le maître. Donc, on a tout compris : la Belle, c’est elle et la Bête, c’est lui. Le jeu de la séduction se met en place : relooking de la fille, petit dîner romantique, sexe à gogo… Yzabelle se demande ce qui se passe. Syndrome de Stockholm ? Non, parce que la pire bête n’est pas celle que l’on croit. Et là, pour les lecteurs qui ont lu « Peter Pan » de la même collection des « Contes Interdits », tout devient clair. Ils retrouvent une vieille connaissance. Devinez qui ? Le fameux crocodile, le cannibale de l’autre livre. Là, il a le beau rôle. Il s’appelle Richard Trudeau (tiens donc, comme un certain Pierre-Eliott et son fils Justin… mais au Canada, ça doit être un nom commun, non ? Sinon on pourrait penser que ces deux-là sont le modèle du tueur en série). Il est friand de chair humaine et mange avec sa belle des morceaux choisis d’Alexandra et de Marie-Pierre, les sœurs d’Yzabelle. Mais lorsque celle-ci s’échappe avec son père, c’est la vengeance ! Il la traque, tue le père et deux personnes âgées chez qui s’étaient réfugiés les fugitifs. Voilà les atrocités qui font frémir et qui dégoûtent les policiers et les lecteurs comme moi. Renversement de situation : les policiers écoutent la version d’un témoin caché (la petite-fille des retraités). C’est Yzabelle la tueuse. Trop tard, elle a quitté le poste de police et a retrouvé son crocodile. C’est elle qui avait savouré sa vengeance en torturant de manière atroce et cruelle ses sœurs qui lui reprochaient d’avoir tué leur mère (morte en donnant naissance à Yzabelle). C’est elle aussi qui se venge de son père incestueux. Grâce au crocodile dont elle est la compagne depuis qu’elle correspondait lorsqu’il était en prison, elle orchestre les horreurs. Mais ça se retourne contre elle. Son père s’est échappé et le crocodile a dû incendier sa planque et fuir. Qu’à cela ne tienne : il torture sa copine à mort et en réchappe. Et en plus, ça se trouve, on va encore le voir dans un autre livre des « Contes ». L’auteur adore son personnage cinglé et anthropophage. Pas moi. La torture gratuite, les atrocités, la pornographie, c’est de l’exagération. Je ne conseille pas ce livre pour sadiques. Mais pas du tout !

Pinocchio (Maud Royer)

A l’origine, le « Pinocchio » de Carlo Collodi n’est pas une histoire joyeuse. Il y a beaucoup de tristesse, de morale, de contestations et de constatations sur l’humanité (et tout ça entre les lignes). Ce n’est pas à proprement parler un conte pour les enfants. Mais là, le « Conte Interdit » qui traite Pinocchio dépasse un peu les bornes. L’histoire déjà déprimante de Collodi devient un récit sordide. Tout est renversé. Le pantin est d’abord un jeune homme nommé Patrick Nocchio. Amnésique à la suite d’un prétendu suicide, il est confié par les services sociaux à son grand-père. Ce dernier vit dans un taudis et doit avoir le syndrome de Diogène car il accumule la poubelle chez lui. Des souris mortes, des ordures et surtout un nombre incalculable de jouets forment un bazar où la crasse abonde. Il n’y a rien à manger et Patrick qui meurt de faim est obligé d’aller au lycée cherche tous les moyens pour se faire de l’agent. Il vole, ment et se cache derrière un faux profil sur les réseaux sociaux pour mieux escroquer les filles stupides qui croient rencontrer le garçon de leur vie. Au lycée, il croise le chat et le renard qui sont des dealers et leur fait croire qu’il va travailler pour eux. Patrick a un problème : dès qu’il ment, il entre en érection. La « pine de Nocchio » est le fameux nez qui pousse (désolée, c’était trop facile comme jeu de mots). Mais pour ressentir le moindre plaisir sexuel, ce n’est pas en regardant les filles, les scènes obscènes ou encore sa jeune voisine qui passe son temps à lui faire des avances. Il jouit en torturant des animaux, notamment les chats. C’est juste dégoûtant. A la cruauté contre les humains s’ajoute la maltraitance animale. Bien évidemment, Patrick accumule les ennuis. Il assassine Jim (le grillon du conte devenu un SDF), est responsable de la mort du chat et du renard, se fait tabasser par Mangefeu soit un tueur à gage italien. Au fur et à mesure on comprend que les parents de Patrick, Valérie et Claudio Nocchio sont deux monstres qui ont passé quelques temps en prison et libérés faute de preuves. Ils ont obligé leur enfant à faire des actes obscènes et à torturer les animaux pour le filmer (et vendre leurs vidéos sur Internet). Patrick a voulu dénoncer les atrocités et ses parents l’ont pendu à un arbre. Il a survécu et il fait des dégâts… La fée aux cheveux bleus est Daphnée sa sœur. Il finit par la tuer, cherche à éliminer son grand-père et ça se termine mal. Patrick a un accident. Paraplégique, il devient la marionnette qui ne peut plus bouger. A la fin de la lecture, on se demande à quoi rime tout cela à part de montrer un monde misérable, sordide, atroce, dégoûtant, obscène. C’est encore pire que l’original qui est triste. Là, on a carrément envie de boire pour oublier tout ce qu’on a lu. C’est de très mauvais goût. Et quand on aime les animaux, ça donne envie de vomir. Je ne le conseille pas.

Hansel et Gretel (Yvan Godbout)

En France, les noms des jeunes héros du conte allemand ont souvent été traduit par « Margot » et « Jeannot ». L’auteur reprend les diminutifs vieillots et démodés pour ses jumeaux qu’il plonge dans un monde sordide très réaliste. Les pauvres enfants sont abusés sexuellement par leur beau-père alcoolique, un être abject et répugnant. Chaque jour est une torture physique et morale. Les descriptions des actes obscènes ont particulièrement écœurantes. Alice, la mère de famille voudrait protéger ses petits. Mais elle n’a pas la force nécessaire. Elle tente de fuir. En vain. Toutefois, son copain Gaston finit par mourir. Afin d’échapper à la police, elle prend son véhicule et a un accident. Les jumeaux se retrouvent à la rue et c’est là qu’un prêtre les emmène dans son église. Est-ce pour les protéger ? Non. Là, l’enfer continue car l’énergumène est un dévot de Satan, assisté par sa septuagénaire de mère, l’horrible Ursula. Les enfants âgés de neuf ans se retrouvent prisonniers de ces deux monstres incestueux qui pratiquent le viol, sont des pédophiles sadiques. Margot et Jeannot sont bien sûr victimes de tortures immondes. Ils avaient échappé à une ordure, ils sont tombes sur deux autres malades. Mais dans ce bâtiment qui abrite des représentants de « l’Ordre du Trapèze », les petits doivent en plus servir pour réaliser une prophétie. Le retour d’un antéchrist est lié aux prodiges, soit les enfants selon le prêtre dévoyé. Margot doit mettre au monde le démon qui doit revenir sur terre. Tout un programme ! Entre deux, les jumeaux qui communiquent par télépathie demandent de l’aide à une jeune fille gothique. Cassandre, 15 ans a été une victime et se croit schizophrène car elle entend des voix. Elle croise aussi une fantomatique « Petite fille aux allumettes » qui la prévient. Il y en a des personnages de contes dans ce roman ! Jeannot est dit « Jeannot lapin » et « Petit Poucet ». Sa mère est Alice, l’héroïne de Lewis Caroll. Les lecteurs reconnaîtront les personnages de « Boucle d’or » (la version d’Yvan Godbout, dans les contes interdits). L’auteur reprend ses propres personnages et références. On avait vu dans son « Boucle d’or » la petite fille aux allumettes qui venait alerter du danger la petite Marina décédée, la sorcière Ursula la cinglée qui poussait la mère ourse au meurtre et qui avait éliminé toute une famille. Son fils Samaël, l’élu du mal, était présent avec elle dans l’autre histoire aussi, sauf que maintenant, mère et fils ont des rapports sexuels ensemble et c’est à vomir. Mais le pire arrive au moment du sacrifice. Samaël veut devenir le chef de l’ordre satanique. Il fait enlever douze nouveau-nés et lors de la cérémonie qui vise à lui apporter le pouvoir, il ordonne à Jeannot de les tuer. Il le fait mais de manière abominable (que je ne révèlerais pas). Margot doit être violée pour donner naissance à l’antéchrist. Le Deus ex machina arrive : c’est Cassandre qui ramène la police. Les enfants sont sauvés et retrouvent leur mère. Mais rien ne sera plus pareil.

Même si c’est bien écrit, je ne conseille pas la lecture de ce livre déprimant à mort. C’est beaucoup trop triste, trop violent. Les descriptions de l’inceste, des actes pédophiles, des crimes crapuleux sont insoutenables. L’auteur a des compétences. Il devrait vraiment choisir d’autres thèmes.

Le Vilain Petit Canard (Christian Boivin)

Clément, dit « Clay », le narrateur raconte son aventure. Au début, c’est un jeune homme quelconque, comme il y en a beaucoup. Jeune, célibataire, ni beau, ni laid, il travaille en tant qu’informaticien chargé de la cybersécurité dans une entreprise. Le week-end, il passe son temps à jouer à des jeux vidéo en ligne avec Abraham, le concierge de son immeuble. Le jeune homme est attiré par sa voisine, une superbe rousse qui semble vivre la nuit et ne rentrer qu’au petit matin. Dans tous les cas, notre héros s’ennuie, surtout au travail. Quand Marc, le neveu de son patron est engagé, c’est la fin de tout. Il devient la tête de turc du service. Même sa collègue Audrey autrefois gentille se moque de lui. Méprisé, c’est lui le vilain petit canard qui détonne partout où il se trouve. Pourtant, un soir, la vie de Clément bascule. Il croise sa voisine en train de sortir de chez elle aux bras d’un homme séduisant. Un peu jaloux, il imagine que sa belle a un petit ami. Malgré les réticences d’Isabella qui refuse à voix basse, Démon donne une carte d’invitation à Clay pour qu’il les rejoigne dans un club privé. Poussé par la solitude, l’informaticien finit par aller à la fête où il voit des gens étranges. Il boit un verre et le lendemain, il se retrouve dans son lit. Pâle, fiévreux, il se demande s’il a été drogué. Démon et Isabella l’aideront à effectuer sa métamorphose en l’enterrant dans un cimetière après lui avoir fait boire le sang d’une dénommée Cynthia. Le reste s’enchaîne : Clay devient un vampire. Il apprend à s’adapter à sa nouvelle existence. Une nuit, il participe à une fête avec son nouveau groupe d’amis vampires. Ils s’invitent à un mariage où ils savent qu’il y aura une cocaïne party. Cela se termine en orgie meurtrière. Clay découvre qu’Isabella est plus âgée que sa grand-mère. Elle le conseille, lui dit comment chasser. Et il s’exécute. Bien sûr, puisque nous sommes dans le cadre des « Contes interdits », il y a des descriptions de tortures, de découpage de gens vivants, de tueries. En dehors des scènes de violence gratuites non indispensables, l’histoire de vampires semble la moins terrible parmi les autres tomes de la série et l’une des plus intéressantes car elle est fantastique avant de se situer dans le registre de l’horreur. Clay s’amuse beaucoup à chasser les humains. Mais il finit par devenir la proie des chasseurs de vampires. Le groupe est poursuivi. Isabella et divers compagnons meurent. Clay découvre qu’Abraham est un chasseur chargé de le surveiller et que son propre père est le chef des chasseurs. Démon arrive et est sur le point de prendre le dessus. Or, Clay le trahit et le mord, le tuant. Ainsi, il prend les pouvoirs, la force du chef des vampires… Et même ses souvenirs. Le lecteur découvre alors que Démon était Juda, celui même qui a vendu Jésus. Désormais, Clay a pris la relève. C’est le « nouveau Démon » en ville, conclut-il. Les vampires ne finissent pas leur chemin sur terre. Les amateurs de livres de vampires apprécieront peut-être l’histoire. Je peux la leur conseiller, à condition qu’ils ne soient pas rebutés par les scènes de violence immonde insupportables que je n’ai pas aimées du tout. Dommage que l’auteur n’ait pas pu s’en passer.


 

Les Contes interdits

 

D’après l’idée originale d’un auteur que je ne connaissais même pas, une maison d’édition québécoise a décidé de publier des contes détournés. Divers écrivains se chargent de nos classiques préférés pour les transposer dans le monde moderne. Pour le principe, c’est une bonne initiative. Revisiter les textes anciens peut donner des œuvres nouvelles. En plus, quand ce sont plusieurs auteurs, c’est encore mieux. Les écrivains ont tous une vision différente. Les volumes sont donc de style hétérogène. C’est enrichissant. Chaque récit est une surprise, et ça, c’est en théorie… pour le principe. Le résultat est bien différent.

L’écrivain qui dirige le projet est appelé par ses collègues « l’instigateur » de la collection. Bien sûr, Simon Rousseau a fait appel à ses amis pour augmenter le nombre des volumes, ce qui doit faire une sacrée bonne équipe. Il a imposé une sorte de fil rouge pour chaque histoire qui se passe au Canada, à notre époque. Les points communs incontournables sont : transposer les contes dans le genre de l’horreur et de l’érotisme pour adultes. Et là, même s’il est indiqué que « Les Contes interdits » sont destinés à un public averti, le lecteur ne s’attend certainement pas à ce qu’il va y trouver. Au fur et à mesure, il découvre des résultats vraiment très variables qui n’oublient ni les descriptions macabres, ni les descriptions sexuelles à profusion et surtout la pornographie intégrale.

 

Je ne vous cache pas que j’ai été plus que choquée par ce que j’ai trouvé dans ces bouquins. Dès que j’ai commencé la lecture du premier, j’en suis tombée de ma chaise. Mais j’ai tout de même persisté à lire d’autres ouvrages. Etant donné que j’avais reçu en cadeau des livres électroniques de la collection, j’ai continué ma lecture pour voir jusqu’où oseraient aller les écrivains. Il n’y a pas à dire, ils sont allés très très très loin. Un peu trop, d’ailleurs. Comment parler de manière générale et dans l’ensemble de plusieurs livres ? Ce n’est pas évident. Parfois, les intrigues sont bien tournées. Mais dans tous les cas, l’horreur est omniprésente. Les scènes de torture gratuites très fréquentes sont décrites avec une pléthore de détails atroces. Il faut avoir le cœur bien accroché devant de telles descriptions tellement dégoûtantes.

L’horreur se mêle aussi à la plus grande vulgarité. Les écrivains semblent s’en donnent à cœur joie en avilissant leurs personnages féminins. Grâce à eux, l’image de la femme est vraiment écornée. Humiliées, salies, sans cesse agressées sexuellement, les héroïnes de contes de fée vivent un véritable cauchemar permanent jusqu’au bout et sans rédemption possible. Désolée, mais il faut que je l’écrive, ce ne sont que fellations à gogo, en veux-tu en voilà. Mais le pire, c’est la pédophilie. Hélas, les enfants ne sont pas mieux traités que les femmes. C’est pitoyable, à vomir.

C’est à croire que ces messieurs s’amusent à coucher sur le papier les pires fantasmes sexuels, les instincts meurtriers, l’acte sexuel à travers le sadisme et la torture, sans limites… Et les écrivaines choisies pour écrire quelques livres les imitent bien. Elles ne sont pas en reste, bien au contraire. De quoi rassasier l’appétit des malades, des obsédés sexuels et des pervers.

De temps à autres, certains auteurs répugnent à aller aussi loin que leurs collègues. Chez eux, l’horreur reste plus modérée. Ils préfèrent le suspense insoutenable et quand les descriptions écœurantes sont épargnées, c’est davantage réussi. Bref, il y en a pour tous les goûts sans mauvais jeux de mots. Le lecteur aimera ou pas. Pour ma part, je n’ai pas apprécié du tout. Après avoir lu pas mal de ces livres, j’ai arrêté. D’habitude, j’arrive jusqu’au bout. Mais là, c’était impossible. Trop de violence barbare, gratuite et tout ça a fini par me dégoûter. Le pur sadisme, ce n’est pas pour moi (et sûrement pas non plus pour beaucoup de monde). La liberté d’expression, d’accord, mais pas à n’importe quel prix.

Les « Contes interdits » devraient vraiment l’être parce que l’imagination débridée des auteurs pourrait bien inspirer de véritables tueurs et des violeurs. Si jamais un jour quelqu’un se met à imiter les personnages de fiction, ce sera une catastrophe. En cherchant un peu sur Internet, l’un des auteurs de la collection est passé devant un tribunal canadien à la suite d’une plainte en raison des descriptions de violence sur des enfants. Je me suis demandé pourquoi un seul écrivain a été blâmé en raison de l’apologie de la pédophilie. Justement, il n’est pas l’unique auteur de cette collection à le faire. Pour être vraiment équitable, la justice ne devait pas se contenter de pointer du doigt un seul individu. Il fallait condamner en bloc tous les auteurs, le directeur de collection et la maison d’édition. La justice du Canada ne semble pas l’avoir fait. Alors, pourquoi s’être attaquée à Yvan Godbout uniquement et pas à tout le lot ? Il vaut mieux renoncer à comprendre.

Le pire c’est que les Canadiens veulent adapter les livres en séries de films à exporter dans le monde entier. Espérons que cette ambition n’aboutira pas. Qu’ils gardent leurs précieux contes pour eux. On a assez de poubelle chez nous en Europe pour recevoir en plus celle des autres.

Pour terminer, ma réaction a été de demander à l’ami qui m’avait offert le pack ce qui lui était passé par la tête. Pour toute réponse, j’ai entendu : « Je savais que tu es une fan de contes de fées et ça pouvait être sympa ». J’ai voulu savoir alors ce qu’il en avait pensé. Et là, la personne m’a dit qu’elle n’avait lu aucun des livres qu’elle avait téléchargés pour moi. Alors là, pour une surprise, c’en était une (et une énorme). Heureusement, il n’a pas payé un centime pour avoir ces livres électroniques. Il les a trouvés sur un groupe de partage sur les réseaux sociaux. Me voilà complice à mon insu d’un club de piratage ! Là, « Les Contes Interdits » y ont du succès mais ça ne rapporte rien à la maison d’édition. C’est le karma et c’est bien mérité quelque part. Cependant, même gratuits, je ne souhaite pas poursuivre ma lecture. Déjà, j’en ai trop lu, c’est plus qu’assez.


 

Cours complet de chiromancie

Journal d'un vampire : Le Royaume des ombres

Le Royaume des ombres Elena, Matt et Damon s’enfuient à bord de la Porsche rouge vif. La police recherche Matt à la suite des accusation...