Paris, années 1980. Trois ans se sont écoulés depuis la mort du « Tueur des tasses », soupçonné d’avoir dépecé le beau Federico, un jeune lycéen chilien atteint du sida et en phase terminale de sa maladie et ainsi que d’autres membres de la communauté gay. La vie continue pour Daniel Ségur, Heidi Becker et Patrick Swift qui n’ont pas gardé de contacts après leur malheureuse aventure. Poursuivre un tueur en série a été une épreuve bouleversante. Depuis, l’existence leur paraît banale et fade. Daniel, le médecin soigne les malades avec dévouement mais reste très affecté par la propagation du virus que personne ne semble pouvoir arrêter. Après avoir obtenu son bac, Heidi s’est inscrite à la faculté de Nanterre en économie, a réussi sa licence qui ne la passionne pas et pense faire un master. Comme elle, Patrick le policier s’ennuie. En revanche, il rumine sans cesse. Quelque chose ne le convainc pas. Pour lui, l’amant violent de Federico ne lui paraît pas être le tueur à la machette. Certes, il torturait son petit-ami par jalousie, volait les hommes âgés en quête de rencontres masculines et les tuait. Seulement, pour lui, le défunt sadique et l’assassin redoutable qui massacre les personnalités gay malades ne sont pas une seule et unique personne. Il a beau se creuser la cervelle, il ne trouve pas de solution. Parfois, il regrette Heidi et Daniel qui comme lui restent chacun dans leur coin. Soudain, l’opportunité d’une réunion entre les trois anciens acolytes se présente. Heidi passe les fêtes de Noël à Tanger dans la luxueuse villa de Marcel Caroco, seule avec son hôte l’exception d’une armée de serviteurs marocains. Le publicitaire profite du calme car ses jours sont comptés. Malade du sida, il va bientôt mourir. Une nuit, Heidi se sent mal et sombre dans un sommeil très profond. Le lendemain, elle trouve le corps dépecé de Marcel. Le tueur à la machette est donc revenu. Prise de panique, la jeune fille téléphone à Patrick Swift. Sans aucune hésitation, il vient l’aider et ensuite, tout s’enchaîne. Daniel Ségur se joint à eux pour une nouvelle aventure. Cette fois-ci, l’auteur n’entraîne pas les lecteurs dans le milieu des nuits parisiennes de la communauté gay. La traque au tueur à la machette commence au Maroc, passe par l’Algérie, continue au Zaïre et se termine à Haïti. Le lecteur voit du pays !
Grâce à un attaché militaire de la diplomatie française à Tanger, les trois Français n’ont pas d’ennuis avec la police locale et l’administration locale et ses lourdeurs (merci la paperasse). Afin de surprendre l’assassin s’il revient sur le lieu de son crime, la villa de Caroco est sous surveillance. Et là, quelqu’un arrive pour fouiller. Il s’agit de « Crin blanc », le méchant de service. Il n’a pas tué son employeur. Seulement, l’attaché militaire décide de se débarrasser du gêneur. L’enquête suit son cours et tous découvrent que le tueur s’est fait engager comme chauffeur et part en Algérie. Ils le traquent et perdent ses traces. Tandis que Patrick Swift s’acharne à poursuivre le tueur en fuite, Daniel préfère se poser en Afrique afin de soigner les malades du sida avec les moyens du bord. Heidi décide de rester avec lui afin de lui servir d’assistante. Dans la mêlée, même si elle a vingt-cinq ans de moins que lui, elle devient sa maîtresse. Le viol qu’elle a subi durant son adolescence et le traumatisme consécutif s’estompe ainsi que le mal de vivre. En Afrique, elle se sent enfin utile et à sa place. Elle adopte la terre qui fascine tant Daniel Ségur. Avec lui, elle côtoie des chercheurs qui cherchent la source du sida en analysant les crottes des singes porteurs du virus. Bien sûr, comme le médecin dévoué, elle ne souhaite plus jamais retourner à Paris. Ce couple étrange pense couler des jours heureux en soignant des malades incurables et faire le bien autour de lui. C’est sans compter sur le tueur à la machette qui signe un crime supplémentaire dans leur coin tranquille en Afrique. Patrick Swift revient constater ce qui se passe. A force, les pistes le mènent jusqu’en Haïti, à la période de la destitution du gouvernement de Jean-Claude Duvalier. Là, coup de théâtre, il trouve le tueur qui n’est pas un Antillais comme il le pensait mais un Haïtien. L’homme d’affaires qu’il soupçonnait depuis longtemps est bien impliqué. Mais Patrick Swift n’imagine pas à quel point et dans quelle mesure. L’horreur n’a pas de limite. Violeur, assassin, incestueux, il est le point de départ de la série de meurtres du premier et du second tome et bien plus encore. Le tueur à la machette est d’abord une victime qui se venge. Le policier ne parvient pas à arrêter les criminels qui finissent par s’entretuer. Justice est faite mais l’impact négatif et la « casse » sont immenses. Même Patrick se trouve entre la vie et la mort. Daniel Ségur et Heidi Becker ne le laissent pas. Ils l’assistent. Va-t-il se rétablir ? C’est probable. Le trio va-t-il se réunir dans un troisième tome ? En principe, l’histoire s’achève là. Pour une fois, si un livre supplémentaire sortait, ce ne serait pas inintéressant.
En attendant, j’ai apprécié « Le Roi des Ombres » plein de suspens et de rebondissements. Grâce à cette suite de « Disco Inferno », on comprend davantage l’origine du « mal », à savoir les crimes (et non pas la maladie). Donc, la lecture de ce tome est indispensable. Je la conseille.
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