Tara Duncan, l'ultime combat

 

Avec un titre prometteur comme « L’Ultime combat », le lecteur s’attend à la fin de la série. Fausse joie, il y aura un tome supplémentaire. En attendant, ici, tout part directement en vrille. Pour commencer, le style de plus en plus négligé dans les livres précédents se dégrade davantage. Ce n’est plus un texte rédigé mais c’est du langage parlé, familier et avec un humour d’un niveau très bas. C’est à croire que les personnages n’ont jamais évolué depuis des années. Tara reste égale à elle-même : ravissante, blonde, avec de magnifiques yeux bleus, parfaite, géniale… bref, le top-model qui incarne la perfection physique et morale. Merci pour tout le reste de l’humanité bien différente de l’héroïne. Après avoir décrit à toutes les pages (et dès qu’elle en a l’occasion) cette perfection absolue, il n’est pas étonnant que l’auteure ait tenté de lui ressembler. Il n’y a qu’à voir les photos de Sophie Audoin Mamikonian : chevelure dorée artificielle (est-ce une perruque ?), yeux (non, ils ne semblent pas bleus) très fardés, maquillage pastel et vêtements à la mode. Visiblement, son agent artistique ne lui a pas dit qu’à plus de soixante ans on ne se déguise ni en minette ni en jeunette sans risquer le ridicule. Son aspect fait juste penser qu’elle s’identifie entièrement à l’adolescente Tara. Passe encore ! Tara est un monument et tout le monde va vouloir lui ressembler… Malgré toutes les qualités dont elle est parée, l’héritière (le personnage de fiction) possède un caractère de cochon, fait des erreurs, prend de mauvaises décisions, est assez égoïste et souvent incohérente. Tout tourne autour d’elle. Même ses amis n’ont pas le premier rôle. Aussi insupportable qu’elle, les garçons se battent pour elle. Tara finit par jeter son dévolu sur le rigolard de service, aux traits d’esprit énervants (Cal). Robin tombe amoureux d’une elfe, ce qui le met hors course. En dehors des querelles amoureuses ou des discussions autour du désir refoulé, l’action stagne. Il y a des péripéties invraisemblables. Magister devient ridicule et Tara l’épargne au lieu de le tuer. Pourtant, elle n’a jamais hésité à éliminer ses ennemis. Est-ce pour permettre au méchant de service de revenir dans un autre épisode ? Bien sûr. En attendant, l’intrigue de ce livre ne tient pas debout. Tara doit empêcher une comète de venir tout détruire et de s’emparer d’âmes de démons, la reine des elfes est assassinée, et pour couronner le tout, la pierre vivante sauve tout le monde. C’est à n’y rien comprendre. De toute façon, au point où on en est, il n’y a plus grand-chose à comprendre.