En 1973, le responsable d’une blanchisserie voit sa vie bouleversée par un projet immobilier mis en place par la municipalité de sa ville. En effet, une nouvelle autoroute va être construite. Seulement, elle passera exactement là où est située l’entreprise et tout le quartier environnant doit être rasé. L’homme refuse de quitter la maison où il vit depuis 20 ans. Mais les expulsions commencent progressivement. Alors, il doit agir et mettre un terme au chantier.
Ce livre de « Richard Bachman » rompt avec ceux que Stephen King signe sous son propre nom. Ici, pas de mystère, pas d’angoisse, pas d’horreur. Il y a juste un récit du quotidien ordinaire qui dégénère. Un Américain de la classe moyenne sombre dans une sorte de dépression à cause de la construction d’une autoroute qui conduira à son expropriation. L’auteur peint sa descente aux enfers.
Barton George Dawes dirige une blanchisserie. C’est un cadre qui mène une existence routinière qui semble le satisfaire. Pourtant, à la fin de l’année 1973, sa vie simple est bouleversée par une nouvelle : sa maison et son lieu de travail seront détruits (ainsi que tout le quartier) afin de construire une nouvelle autoroute. Sa femme Mary et lui, ainsi que tout le quartier vont devoir déménager. Dès lors, Bart perd la raison. Dans sa tête, il discute avec un certain Fred et un George. En bref, il est en proie à des crises de schizophrénie. Sans savoir vraiment pourquoi, il achète des armes, ignore volontairement les avis d’expropriation de la part de la mairie et se refuse à chercher une nouvelle maison. Démotivé, il ne remplit plus son rôle au sein de l’entreprise. Au lieu d’acheter des locaux pour déménager la blanchisserie, il s’arrange pour la vente prévue échoue. Il sait bien qu’il sera mis à la porte. C’est ce qui finit par arriver. Bientôt à la rue, sans travail, il n’y a plus d’issue. Son épouse le quitte. Les fêtes de Noël approchent. Le chantier progresse. Bart est à la dérive. Il ne veut pas quitter la maison où son fils Charlie a vécu et où il a connu le bonheur avec sa famille. L’adolescent est mort d’une tumeur au cerveau. Il ne veut ni perdre la maison où il vivait heureux et où il a tous ses souvenirs. Toujours remonté contre le chantier, il prend contact avec un mafieux pour acheter des explosifs. Ce dernier, Sal Magliore refuse d’abord. Tant pis, Bart se débrouille et fabrique ses cocktails molotov afin de faire exploser le chantier, les grues, les machines et les locaux. Entre deux, il traîne chez lui, boit de l’alcool pour s’abrutir. Il trompe même sa femme dont il est séparé avec une fille qu’il a pris en autostop durant la nuit. Celle-ci, Olivia Brenner se drogue. Elle va à Las Vegas pour changer de vie. Avant de partir, elle lui offre une pilule de méthamphétamine. Plus décidé que jamais, Bart retourne voir le mafieux qui lui vendra finalement des explosifs. Bart apprend que malgré son œuvre de destruction, le chantier va reprendre. Il s’en va fêter le nouvel an dans la maison d’un ami qui a déménagé et où se trouve Mary. Il boit, avale la pilule et délire. L’année 1974 arrive et pour lui, elle sera mauvaise, il le sait. Elle commence avec la visite de l’avocat Fenner qui représente les promoteurs et accepte un accord afin de vendre sa maison. Une fois l’argent obtenu, il en donne une partie à son épouse, en fait envoyer à l’autostoppeuse. Il n’oublie pas de mettre des explosifs dans la maison qu’il doit quitter. Le jour « J », il refuse de sortir de son domicile qui ne lui appartient plus. La police veut le faire sortir mais il ouvre le feu. Les journalistes arrivent sur place. Bart veut parler avec l’un d’entre eux. Après l’interview, il choisit le suicide et fait exploser la maison. A la fin du livre, le lecteur apprend que la construction de l’autoroute et la destruction des maisons n’étaient pas obligatoires. La mairie qui a entrepris les travaux souhaitait simplement dépenser le budget alloué aux travaux publics afin d’en obtenir un l’an successif. Moralité, en commandant une autoroute non indispensable, voire inutile, l’administration a expulsé de façon abusive des citoyens honnêtes. Ironie du sort, elle a ruiné la vie et provoqué la mort de Barton George Dawes.
Le livre est intéressant cependant, il ne s’inscrit pas dans la lignée des bons thrillers. Il montre juste l’avidité des gens qui font des affaires sans se soucier des conséquences sur l’humain. Il traite de la réalité décevante et de la corruption. Pourquoi pas…
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