Le Violon noir de Maxence Fermine
Au XVIIIème siècle, un jeune violoniste prodige nommé Jan Kareslsky éblouit l’Europe par son talent. Mais lorsqu’il grandit, le charme se brise. Il s’établit à Paris où il vit presque dans l’ombre. Il rêve de composer le plus bel opéra qui existe afin d’honorer Dieu. Cependant, la procrastination l’emporte et le temps passe sans qu’il n’écrive une seule ligne. Lorsque les premières guerres napoléoniennes éclatent, il est recruté dans l’armée. Lors d’une bataille, il est transpercé par une lance ennemie et laissé pour mort. Une femme vêtue de noir le sauve et disparaît immédiatement. Blessé, Jan séjourne à Venise conquise chez l’habitant comme le font les soldats occupants. Il loge chez un luthier, Erasmus. Le vieil homme mystérieux fabrique de l’eau-de-vie, joue aux échecs et fabrique des instruments de musique. L’amour pour l’art réunit Jan et Erasmus qui sympathisent. Tous deux se confient. Erasmus comprend que Jan a du talent et l’incite à écrire son opéra. Sauf que lorsque ce dernier griffonne les notes sur le papier, celles-ci disparaissent le jour suivant. Son travail est détruit. Et il le dit à son hôte… Au fur et à mesure, de son côté, le jeune homme découvre le secret du Vénitien qui a créé un magnifique violon noir. Bien évidemment, la nouvelle se termine très mal.
Dans sa jeunesse, Erasmus fabriquait des violons. Il tombe amoureux de la fille d’un comte, Carla. La jeune fille est une cantatrice talentueuse. Sa voix ravit tout le monde. Envoûté par le chant harmonieux, Erasmus en est fasciné. Cependant, il ne pourra jamais se permettre d’épouser une personne d’une classe sociale supérieure à la sienne et il le sait. Les autres le lui rappellent bien. Alors, il décide de relever le défi lancé par l’un des membres de l’entourage de la belle : fabriquer un violon sublime qui rivaliserait avec la voix de Carla. Erasmus met toute sa passion dans cet objet qu’il modèle à l’effigie de sa bien-aimée. Et comme il s’agit d’un récit fantastique, le violon finit par absorber l’essence de la jeune fille jusqu’à lui prendre sa vie. Carla meurt au grand désespoir d’Erasmus. Anéanti par ce qu’il a fait, le luthier ne se le pardonne pas. Il vit une existence triste et privée d’amour. Devenu âgé, il attend la mort, ce qui finit par arriver. Jan essaie toujours de composer son opéra mais à la fin, tout son travail finit dans le feu d’une cheminée. Il meurt sans laisser le témoignage de son génie musical. Juste le néant.
La nouvelle que j’ai lue en une heure n’est pas un conte de fée. Elle a des aspects poétiques. Elle parle d’amours impossibles, de l’échec de la recherche de la gloire. C’est un récit triste qui ne manque pas de délicatesse mais qui est déprimant. Dommage.