mercredi 13 août 2025

Le Violon noir

Le Violon noir de Maxence Fermine

 

Au XVIIIème siècle, un jeune violoniste prodige nommé Jan Kareslsky éblouit l’Europe par son talent. Mais lorsqu’il grandit, le charme se brise. Il s’établit à Paris où il vit presque dans l’ombre. Il rêve de composer le plus bel opéra qui existe afin d’honorer Dieu. Cependant, la procrastination l’emporte et le temps passe sans qu’il n’écrive une seule ligne. Lorsque les premières guerres napoléoniennes éclatent, il est recruté dans l’armée. Lors d’une bataille, il est transpercé par une lance ennemie et laissé pour mort. Une femme vêtue de noir le sauve et disparaît immédiatement. Blessé, Jan séjourne à Venise conquise chez l’habitant comme le font les soldats occupants. Il loge chez un luthier, Erasmus. Le vieil homme mystérieux fabrique de l’eau-de-vie, joue aux échecs et fabrique des instruments de musique. L’amour pour l’art réunit Jan et Erasmus qui sympathisent. Tous deux se confient. Erasmus comprend que Jan a du talent et l’incite à écrire son opéra. Sauf que lorsque ce dernier griffonne les notes sur le papier, celles-ci disparaissent le jour suivant. Son travail est détruit. Et il le dit à son hôte… Au fur et à mesure, de son côté, le jeune homme découvre le secret du Vénitien qui a créé un magnifique violon noir. Bien évidemment, la nouvelle se termine très mal.

Dans sa jeunesse, Erasmus fabriquait des violons. Il tombe amoureux de la fille d’un comte, Carla. La jeune fille est une cantatrice talentueuse. Sa voix ravit tout le monde. Envoûté par le chant harmonieux, Erasmus en est fasciné. Cependant, il ne pourra jamais se permettre d’épouser une personne d’une classe sociale supérieure à la sienne et il le sait. Les autres le lui rappellent bien. Alors, il décide de relever le défi lancé par l’un des membres de l’entourage de la belle : fabriquer un violon sublime qui rivaliserait avec la voix de Carla. Erasmus met toute sa passion dans cet objet qu’il modèle à l’effigie de sa bien-aimée. Et comme il s’agit d’un récit fantastique, le violon finit par absorber l’essence de la jeune fille jusqu’à lui prendre sa vie. Carla meurt au grand désespoir d’Erasmus. Anéanti par ce qu’il a fait, le luthier ne se le pardonne pas. Il vit une existence triste et privée d’amour. Devenu âgé, il attend la mort, ce qui finit par arriver. Jan essaie toujours de composer son opéra mais à la fin, tout son travail finit dans le feu d’une cheminée. Il meurt sans laisser le témoignage de son génie musical. Juste le néant.

La nouvelle que j’ai lue en une heure n’est pas un conte de fée. Elle a des aspects poétiques. Elle parle d’amours impossibles, de l’échec de la recherche de la gloire. C’est un récit triste qui ne manque pas de délicatesse mais qui est déprimant. Dommage.


 

 

mardi 12 août 2025

Elon Musk

 "Elon Musk", par Walter Isaacson.

Lire une biographie sur l’homme qui fait très souvent parler de lui permet de le découvrir sous un autre aspect. L’auteur le montre comme un génie incompris qui se sent investi de grandes missions pour sauver l’humanité. Il est vrai qu’Elon Musk est fort : avec un père maltraitant qui ne respecte pas les différences et après une scolarité où il a été harcelé avec violence, tout autre que lui n’aurait pas survécu dans ce monde détestable. Il faut le reconnaître. Buté, téméraire, il grandit en suivant ses idées. Quand il a quelque chose dans la tête, personne ne peut s’opposer à ses désirs. L’un de ceux-ci est de sauver l’humanité en lui permettant d’aller vivre sur Mars quand la Terre se désagrègera. Alors, Elon Musk se propose de conquérir la planète rouge en lançant des missions spatiales. Tout un programme ! Que penser de ce livre qui le présente sous un jour flatteur ? Il est à conseiller à tous ceux qui aiment les avions, les fusées, l’aéronautique, la conquête spatiale, les voitures électriques. Pour ça, il y en a des pages ! On a toutes les explications et surtout les étapes des réussites et des échecs des sociétés créées par Elon Musk. L’auteur n’oublie pas non plus l’aventure Tesla. C’est passionnant, à condition d’aimer la mécanique. C’est instructif. Sans plus.


 

samedi 26 juillet 2025

Plus jamais sans moi

Plus jamais sans moi

Les personnes qui lisent souvent mes commentaires le savent : je lis tout et n’importe quoi. Oui, je suis toujours partante pour découvrir un nouveau livre, surtout quand quelqu’un le partage avec moi. Cette fois-ci, j’ai eu l’occasion d’aborder « Plus jamais sans moi » de Maud Ankaoua. Pourquoi pas, je peux toujours essayer, sans à-priori, vu que je ne connais ni l’auteure, ni ses thèmes de prédilection. Alors, j’ai découvert l’histoire de Constance… Brillante avocate parisienne, elle postule pour le cabinet de ses rêves et obtient le poste tant convoité. L’entretien se passe bien et à l’issue, sa patronne lui propose une période d’essai pas comme les autres. Elle paye un pèlerinage à Compostelle à sa future employée qui sera libre de décider si elle souhaite continuer ou non l’expérience. Alors, là, déjà, moi, un cabinet parisien qui paye une virée sympathique à une nouvelle recrue, je n’en connais pas. Bon, c’est de la fiction, alors admettons ! Constance est étonnée par le procédé mais accepte. Elle ne veut pas renoncer car Lucas, l’homme qu’elle aime, s’oppose à ce changement et tente de la dissuader de partir pour le cabinet concurrent. En bref, la relation entre Constance et Lucas est toxique. Ensemble depuis cinq ans, ils se séparent, se reprennent, se déchirent, se retrouvent. Marié, Lucas promet de quitter son épouse sans jamais passer à l’acte. Constance est déçue, désespérée. Quand elle part à Compostelle, elle souffre d’une énième rupture et est en larmes. Elle espère se réconcilier très vite avec son amoureux qui hante ses pensées. Mais les SMS de Lucas n’arrivent pas…

Obligée de commencer son pèlerinage, elle croise le chemin de Louise, quinquagénaire dynamique divorcée, de Manon trentenaire obsédée par la nourriture et accompagnée de Doc, son labrador noir, et d’autres pèlerins joyeux et motivés. Constance a de la chance : à Paris, elle a des amis fidèles, dont son ex Tristan. Tous voudraient l’aider à surmonter la rupture avec Lucas. Ils désirent surtout qu’elle ne retombe pas entre ses bras. Suspense insoutenable : Constance parviendra-t-elle enfin à oublier Lucas ou bien va-t-elle rechuter ?

Alors, là, je me suis demandé à quel genre appartenait ce livre. A première vue, cela commence comme une romance. Constance est une pauvre femme trop amoureuse et anéantie par sa rupture. Elle vit dans l’espoir de retrouver celui qui lui brise le cœur en permanence depuis des années. Au début de son pèlerinage, elle passe son temps à pleurnicher, à guetter son téléphone avec l’espoir d’y trouver un message de son pervers narcissique qui la manipule. Non, il ne divorcera pas pour elle. Oui, il se sert d’elle. Les affres de la trentenaire désireuse de se caser fatiguent par leur longueur. Par chance, elle se fait deux copines qui vont tout faire pour la sauver. C’est bien gentil. Au fur et à mesure, tout devient clair. Le livre n’est pas seulement un roman à l’eau de rose, c’est un traité de coaching. A travers le dialogue entre les femmes, l’auteure démontre à ses lecteurs que pour attirer l’amour, il faut commencer par s’aimer soi-même. Nous devons profiter de chaque instant, de nous ouvrir aux autres, au monde, à leur envoyer de l’amour. D’accord. Permettez-moi de résumer ce qui est conseillé à celles qui ont le cœur brisé. Un, s’aimer soi-même. Deux, écouter ses désirs. Trois, profiter de chaque moment. 4, au lieu de souffrir pour quelqu’un d’autre, chercher son amour en soi-même. Constance veut savoir comment arrêter de souffrir. En même temps, elle se complait dans l’attente et l’espoir de retrouver celui qui la maltraite. Elle insiste et c’est un cercle vicieux.

Pourtant, c’est simple. Pour échapper à un pervers narcissique, il suffit de couper les ponts, de ne pas répondre à ses messages et à ses invitations. Dès que l’on comprend que c’est un menteur, il faut l’éviter comme la peste. On n’écoute plus les flatteries et les fausses promesses. On souffre, jusqu’au moment où l’on comprend qu’il n’y a plus d’issue. Il ne faut pas nourrir l’espoir en vain. Louise essaie de faire entrer ces simples préceptes dans la tête (très dure) de Constance qui se lamente sur son sort au lieu de se prendre en main. Elle le dit de toutes les façons possibles mais c’est la même chose qui tourne en rond dans de nombreuses pages. C’est pédagogique, on a bien saisi. C’est pourtant clair. Pourquoi y a-t-il autant de répétition ? C’est long, rempli de bienveillance envers soi-même et les autres. Nous ne sommes qu’amour universel et l’univers n’est qu’amour et nous devons nous connecter. Le roman à l’eau de rose devient un guide de coaching, puis un traité sur la bienveillance et se transforme en syncrétisme New Age. Encore un peu, et on va croire aux discours d’un gourou d’une secte religieuse. L’amour doit régner et quand on meurt, on retourne à l’amour. Nous nous réincarnons en cet amour au milieu d’un univers infini. Ce n’est plus un roman ou un guide mais un traité ésotérique. Mais ça ne s’arrête pas là. Le livre se termine en conte de fées : Louise trouve le prince charmant dans la personne du coach Sacha, Manon et Tristan tombent amoureux. Tous les quatre s’installent au Sud pour ouvrir une maison d’hôtes. Constance se libère enfin de Lucas pour qui elle n’éprouve que déception. Démasqué par Manon alors qu’il cherche d’autres femmes sur un site de rencontre, Lucas est remis à sa place par Tristan. Il ne s’approchera plus de Constance qui accepte de travailler pour le cabinet de ses rêves pour défendre avec humanité les clients. Le lecteur parvient enfin à savoir les raisons du pèlerinage. La patronne du cabinet l’a engagée car autrefois, adolescente, Constance avait fait preuve d’une grande bienveillance envers les pensionnaires d’une maison de retraite. Elle écrivait des lettres pour réconforter des personnes âgées. La mère de la propriétaire du cabinet était une résidente et avait reçu une lettre. Elle avait été touchée par cette aide gratuite et désintéressée. D’ailleurs, ça se termine avec une récompense de karma : Constance est récompensée par le pèlerinage pour le bien qu’elle a fait autrefois. Juste retour des choses. Renvoi de boomerang… Quelle chance ! Sauf que moi, je n’y crois pas

Cette balade rédemptrice entre trois copines qui s’amusent et qui profitent de la vie pour se retrouver dans une bienveillance ostentatoire m’a ennuyée. Mais je devais lire cet écrit jusqu’à la fin pour donner un avis. Après m’être demandé à chaque page à quel genre appartenait ce récit, j’ai finalement compris qu’il s’inscrit directement dans la lignée des Laurent Gounelle, des Raphaëlle Giordano (et d’autres auteurs dans le style identique que je ne connais pas encore). Il n’est qu’un bouquin supplémentaire dans la pile des milliers d’ouvrages de coachs qui s’inspirent eux-mêmes des travaux parus aux U.S.A.

Quand on a lu un de ces livres (quel que soit l’écrivain), c’est du pareil au même. Autrement dit, on en a lu un, on les a tous lus car ils parlent tous de sujets identiques. Oui, je l’admets : je suis négative, mes pensées détruisent mes vibrations bénéfiques et compromettent mon karma. Mais tant pis pour moi, je l’assume : Maud Ankaoua, c’est : « plus jamais AVEC moi » (car personnellement, je n’ai pas besoin de ces conseils, mais je suis bonne joueuse : si ça peut aider quelqu’un, je suis contente pour lui ou pour elle).


 

Cours complet de chiromancie

Le Violon noir

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